Ratatin

Ratatin est un petit personnage, garçon ou fille peu importe, qui aime son bain jusqu’à l’obsession puisqu’il mesure son bonheur à la qualité de sa peau plissée, « ratatinée ». Dans sa baignoire, une sorte de petite couronne sur la tête, Ratatin est l’enfant-roi, celui qui n’en fait qu’à sa tête et se baigne matin, midi et soir. C’est grâce à cela qu’il peut soigner avec amour sa peau flétrie, fripée. Mélina Schoenborn et Felipe Arriagada-Nunez créent avec malice un petit héros ambigu, mignon et repoussant, puéril, occupé par ses petits canards et son image dans le miroir. Les couleurs acidulées (jaune, bleu, rose) et les mimiques de Ratatin amusent le lecteur qui ne voit pas venir la chute !

Sans transition, on passe de l’eau à profusion qui déborde de la baignoire où Ratatin plonge à… « Plic, Ploc » plus d’eau, baignoire à sec, Ratatin décontenancé !

Dans les pages suivantes, nous quittons le héros pour voir les conséquences de cette pénurie d’eau et l’histoire rigolote se transforme en fable écologique sur les choix de vie, la modification des habitudes et la conciliation entre intérêt privé – il a bien le droit Ratatin d’aimer son bain – et intérêt public, tous ont le droit de bénéficier de la précieuse ressource.

Dans un délire de couleurs piquantes, la nature, la vie reprennent leurs droits et tout finit bien…

Un album faussement naïf et plein de bonne humeur.