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Date de publication
Age-cible

Le vieux qui aplatissait les enfants

Album
à partir de 5 ans
: 9782970157113
18.00
euros

L'avis de Ricochet

Cette sombre aventure met en scène un ogre d’un genre nouveau qui n’aurait pas déplu à Tomi Ungerer. Le titre programmatique sonne comme une dramatique perspective : on tremble déjà de frayeur en le lisant ! L’illustration de couverture pose le décor. Au cœur d’une profonde forêt, dans la nuit noire, où la lumière des étoiles ne perce pas le couvert des arbres, un hibou fait le guet d’un œil, au-dessus d’une maisonnette encore éclairée. Un panache de fumée sort de la cheminée pour se perdre dans la futaie. Le nom de l’auteur en bas à droite de la cabane se détache en blanc comme une promesse fatale. Et en effet, que dire d’un être si diabolique qu’il se plaît à aplatir les enfants dans une presse avant de les compiler dans un cahier façon herbier de gens ?!

La trogne du triste sire est à la mesure de l’angoisse : les sourcils noirs et broussailleux rejoignent la barbe drue, autour d’un nez protubérant et rouge comme celui d’un ivrogne. Quiconque se hasarderait à l’observer du dehors, ne verrait que son ombre trapue et sombre qui se détache sur le fond lumineux de la lampe, comme celle d’une bête tapie prête à s’élancer sur sa proie !

Pourtant, si l’homme est farouche, cela ne signifie pas qu’il n’a pas de cœur. Le petit foulard rouge à pois blancs que Thomas Grand lui noue autour du cou en témoigne : cet ogre en salopette peut avoir parfois l’air aussi perdu qu’un petit enfant. Et comme un clown, ses sourcils si menaçants peuvent se rabattre piteusement sur son regard troublé, pour nous faire sourire.

Lorsqu’il contemple son album, c’est comme s’il regardait les photos de ses amis chers, il en est tout attendri. Au fond de lui, l’ermite craint la foule et les quolibets. Sa bonne étoile l’a abandonné. C’est du moins ce qu’il se dit dans cette histoire qu’il raconte lui-même.

Ainsi le récit intime serti dans un fond noir, dit en quelques mots la peine et le désarroi dans lesquels confine la solitude. Quand la lumière auréole au plus près la scène qui se joue sous les yeux du lecteur, elle permet de suivre l’enchaînement de l’action, en direct comme une caméra braquée. Et puis, les souvenirs affluent opposant dans la même double-page la noirceur de la tristesse de l’enfant malheureux, exclu, à la joie des jeux enfantins resplendissant dans la verdure.

Mais que va provoquer ce petit ludion blond qui surgit dans cette morne vie trop tranquille ? Celui-ci aussi le gronde et lui fait peur, à lui, le gros ogre du fond des bois ! Mais c’est pour mieux le guider pour qu’il retrouve le chemin et les amis dont il manque tant.

De cette belle alliance entre image et récit résulte un album doux-amer qu’il sera bon de garder dans son cœur pour se souvenir de respecter l’autre quel qu’il soit, mais aussi pour retrouver la confiance en soi, et dans l’amitié.

Présentation par l'éditeur

En marge de la ville, dans la clairière d’un bois épais, une petite bicoque au milieu de la nuit. La porte est entrouverte. À l’intérieur résonne un crissement singulier, mêlé à des rires d’enfants. Attirée par la lumière et le bruit, une petite fille aussi curieuse qu’intrépide découvre un étrange spectacle : un vieil homme aplatit soigneusement un garçon au moyen d’une presse, puis le dépose