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Date de publication
Age-cible

Broadway limited : un dîner avec Cary Grant

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 15 ans
: 9782211223140
19.50
euros

L'avis de Ricochet

Les langues sont trompeuses : lorsque Jocelyn Brouillard, jeune Français venant parfaire ses gammes à New York, arrive à la pension Giboulée, exclusivement réservée aux filles, tout le monde attend une « Jocelyynnee »… Parce que la faussement acariâtre gérante, Mrs Merle, aime le piano et le poker, Jocelyn restera. Et il apprendra très vite à connaître les membres de ce petit gynécée virevoltant d’apprenties comédiennes et danseuses.
Nous sommes en 1948, Broadway brille. Mais chacune des filles, sous des dehors mutins, cache un secret qui la ronge… Au fil des allers et venues dans la Grosse Pomme de ce roboratif roman, le lecteur plonge dans un monde révolu aux problématiques pourtant toujours actuelles : l’amour est le sésame auquel tout le monde aspire pour une « vie en rose »…
Les Quatre sœurs pour la symphonie de bonne humeur surmontant les chagrins de l'existence, La Bobine d’Alfred pour l’univers américain fascinant… Malika Ferdjoukh entame une nouvelle série promise à un succès très mérité. Ses personnages sont de tout jeunes adultes lancés dans l’existence en un temps où on se frottait très tôt à l’indépendance, où on n’hésitait pas à suivre ses rêves. Quitte à retomber, bien sûr, mais aussi à toujours se relever.
La documentation de l’auteure sur l’époque et ce milieu des girls et des stars est extrêmement sûre, et le lecteur cadré, ravi, n’hésite pas à suivre les fines psychologies des personnages. Jocelyn, Parisien ayant connu la guerre, frère contrarié d’une future bonne sœur, n’est pas le faire-valoir des filles qui l’entourent, et tout le monde, y compris la domestique, y compris les vieilles gérantes, démêle les fils de son passé pour inventer son avenir. Racisme, amour impossible, amour de guerre perdu, communisme et chasse aux sorcières, recherche d’un père… Si des zones restent bien sûr dans l’ombre à l’issue de ce premier tome, il n’y a pas de personnage laissé pour compte – le procédé est plus fin que le traditionnel un livre = un héros.
Malika Ferdjoukh et son écriture pétillante nous ont fait définitivement adopter sa pension Giboulée, jusqu’aux deux chats Mae West et Betty Grable et au chien Numéro Cinq. On ressort de l’ouvrage en fredonnant un air de jazz, des étoiles plein les yeux et les jambes qui démangent : vite, il faut courir après son bonheur !

Bonus : non content d'avoir croisé bon nombre de célébrités de l'époque ou à venir, le lecteur reconnaîtra que les titres des chapitres sont tous des titres de chansons…

« '[…] Je me suis dit que c'était l'image de l'Amérique que j'avais là, sous les yeux et dans la bouche, un pays moitié sucré et moitié salé.' Sucré, salé et démesuré. Dinde comme un veau, chrysanthèmes à crinières de lion... Pantagruel avait migré de ses bords de Loire pour devenir citoyen américain. » (p. 370)

Présentation par l'éditeur

Jocelyn Brouillard, 16 ans et demi, boursier, français, débarque un soir d'automne de 1948 à la pension Giboulée. C'est une erreur, un parfait malentendu. Il est à New-York et on l'a pris pour une demoiselle à cause de son prénom.

Car la Pension Giboulée est une de ces boarding houses exclusivement réservées aux jeunes filles qui veulent demeurer à l'abri des loups de Wall street et de la 42ème

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