Quand j'étais loup

Voici tout autant un album sur le souvenir, sur la liberté que sur la peur du loup. Une écriture à plusieurs niveaux sur de très belles illustrations de Sacha Poliakova. Un loup noir danse sur les toits, vit en ville, hurle la nuit et ne se brosse jamais les crocs. Un loup qui n’en fait qu’à sa tête. Mais la cohabitation semble bien difficile avec les autres citadins…Un jour, les habitants en ont assez, ils crient au loup et décident de s’en débarrasser. Les chasseurs sont partout, la traque commence. C’est aussi le début d’une métamorphose étonnante, la voix devient plus douce, les griffes disparaissent, les pattes deviennent blanches. Le loup sauvage se transforme peu à peu en un petit garçon sage, allant même à l’école apprendre ses tables. Si cette mutation peut apparaître ici comme une véritable rédemption, on pourra également y voir la prépondérance de l’autorité contre toutes déviances. Le propos peut certes sembler ambigu. Il n’empêche que les formidables illustrations pleine page de Sacha Poliakova, la mise en page soignée, la mesure des couleurs font de cet album un bel objet.