Ce que toujours veut dire

Joy, Tali, Luce et Zoe : les quatre meilleures amies du monde, partageant tous leurs bonheurs et malheurs d'adolescentes. Et puis Joy est partie subitement, sans un mot. Tali, Luce et Zoe ont suivi leurs propres chemins, et doivent maintenant faire des choix avant de rentrer à l'université. Mais en plein été, Joy les appelle pour la « soirée des retrouvailles » du camp où elles passaient leurs étés à s'amuser et séduire les garçons. L'atmosphère est relativement embarrassée. Poussées par la mère de l'une d'entre elles, elles font comme autrefois une photo de groupe dans une cabine, et... atterrissent deux ans plus tôt. Après un moment de perplexité, elles décident de réunir les accessoires de leur photo de groupe de l'époque : si elles refont la même, elles repartiront peut-être deux ans plus tard. Oui, mais elles avaient oublié que cet été-là avait été celui de toutes les découvertes influant (ou pas) sur leur futur...

Evidemment, on pense à Quatre filles et un jean. Mais nous suivons directement des jeunes adultes, sans passer par les tomes de l'éclosion de l'adolescence. Le lecteur doit alors s'approprier vite les personnages, sensibles et nuancés malgré leur façon de représenter in fine chacun une « thématique » sociale. Portés par une écriture dense et précise, accompagnés par un narrateur externe concerné qui use fréquemment du discours indirect libre, nous partons assez vite du côté fantastique. C'est un peu déroutant dans le sens où il s'agit de parler du quotidien de quatre jeunes filles en fleur, mais reconnaissons la singularité de l'histoire. Et puis, tout se passe de façon étrange, à la fois lente – heure par heure – et rapide – les dernières pages seront abruptes, ouvertes. Un premier roman (l'auteure est poète) relativement exigeant, qui ne se préoccupe pas des codes littéraires.