Lune et l'Ombre (T. 2). Forger le lien

Le dangereux Malco poursuit toujours Lune, à la façon d'une ombre maléfique prenant à la fois la vision en couleurs et les sentiments de la jeune fille. Notre héroïne malheureuse est désormais aidée (et amoureuse) de Léo, un garçon débrouillard rencontré dans une peinture de Rosa Bonheur. Les deux fugitifs continuent à s'échapper de tableau en tableau, tandis que Malco les suit à la trace, semant le désastre sur son passage. Léo est finalement blessé, et Lune continue son chemin seule. Elle doit résoudre cinq énigmes des Moires (vieilles femmes d'une autre peinture) afin de sauver ceux qu'elle aime. une divagation presque surréaliste, entre marchands d'étoiles, voleurs d'oiseaux et âmes d'enfants volées...

Petites phrases sèches, souvent nominales, présent qui rebondit sur nos propres sentiments, Charlotte Bousquet sait traduire l'urgence de son histoire. Mais le procédé un peu répétitif – sauter d'une peinture à l'autre -, les sentiments légèrement niaiseux des jeunes gens, et surtout l'absence de visualisation directe de ce qui est décrit finissent par lasser. Même la fantaisie de la dernière partie laisse perplexe, tant elle se raccroche en fait à des œuvres dont il y a de grandes chances que nous ne les connaissions pas. Illustré, le roman aurait eu bien davantage de chances de séduire ou/et de se comprendre. C'est un peu dommage, l'idée originale de visiter des œuvres d'art féminines me plaisait beaucoup...