Emile invite une copine

A l'écran – pardon, à l'image -, Emile le magnifique. Cet après-midi, il a invité une copine. Limonade et biscuits apéritif, le goûter se prépare dans sa chambre. En voix off, un parent s'inquiète : c'est qui, cette copine ? Emile fait le mystérieux. Oui, il l'a rencontrée au parc, et non, elle n'a pas de parents. Ca y est, elle arrive. On imagine le parent se liquéfier face à la vieille dame guindée derrière la porte. Mais Emile jubile. Et les deux copains s'enferment dans la chambre du petit garçon pour... tricoter des pulls.
Après, la fin ne se raconte pas, elle se rit encore et encore. Personnage désormais reconnu par les jeunes lecteurs (5/6 ans), Emile se montre encore une fois criant de vérité et complètement original. L'idée du discours indirect libre ainsi que celle de ce parent sans visage offrent l'excellence d'un humour fin et bon enfant, encore soutenu par les illustrations « pince-sans-rire », simples sur fond blanc. Deux grands noms de la littérature jeunesse actuelle n'ont pas besoin de faire tout un plat pour que leur production fonctionne, au contraire : il suffit d'un rien. Et si Emile ne sourit jamais, c'est parce que l'enfance, c'est sérieux. La preuve par les multiples exemples de cette inimitable série !