Aller au contenu principal

Rechercher un livre

Date de publication
Age-cible

Amoureux grave

Roman
à partir de 15 ans
: 2844206301
13.50
euros

L'avis de Ricochet

Paul est seul pendant un long week-end. Son seul copain, Nico, lui avait bien proposé de sortir faire la fête, mais après avoir longtemps insisté il avait laissé tomber en disant « ça s’soigne ». Paul s’en fiche, il n’aurait raté pour rien au monde ces journées de solitude, de lecture, d’écriture. Le matin, il découvre dans ses e-mail la photo d’un type allongé par terre, éclairé par une lumière bleue. Paul n’en connaît pas le destinataire. Piqué par la curiosité, il répond par quelques lignes de poésie. Personne n’a jamais lu ses écrits, mais il n’a rien a perdre. Un dialogue photo/poétique s’installe. Paul attend de plus en plus fébrilement les messages, tombant déjà amoureux de celle (car ce ne peut être qu’Elle) qui les envoie. Il tente de faire tomber le masque, se dévoile de plus en plus. Jusqu’au dernier message, juste au moment où sa mère rentre : la photo de deux garçons qui s’embrassent, ,l’objet « je t’aime. Pardon ». Et l’adresse mail de Nico.
Elisabeth Brami a su incarner, en Paul, un portrait d’adolescent aussi cliché que touchant et juste. Paul se sent marginal, il écrit de la poésie, s’isole pour pleurer en lisant du Duras, se pose mille questions métaphysiques. Il souffre autant de cette marginalité qu’il en est fier. Il méprise les soucis des autres, même ceux de son meilleur ami. Il se sent incompris mais fait tout pour l’être. La complexité de ce personnage et sa justesse est la vraie réussite, selon moi, de ce roman. Peu de romans pour adolescents parvienne à exprimer les contradictions de ses personnages et de son lectorat.
La collection « Photoroman » se propose de confier à un écrivain une série de photographies dont il ignore tout. Malgré quelques excellents titres, dont « Les giètes » de Fabrice Vigne, cette contrainte formelle donne souvent un aspect artificiel au récit. C’est malheureusement, selon moi, encore le cas ici, bien que l’effet s’estompe sur la fin.
Les poésies qui parsèment le récit sont très bien écrites, et l’idée que ce soit un adolescent, jeune homme qui en soit l’auteur est intéressante. On n’ose encore peu des personnages de garçons qui assument leur sensibilité dans les romans jeunesse.
Enfin, le thème de l’homosexualité est bien amené, la déclaration d’amour photographique de Nico, personnage que l’on pensait rustre, est émouvante.

Du même auteur

Je ne suis pas le doudou de mon papa

Roman
à partir de 10 ans
Sélection des rédacteurs
Avis de lecture

Le premier qui dit Je t'aime a perdu

Roman
à partir de 14 ans
Avis de lecture