Tout finit par un baiser !

Daisy Sprinkle, chef de renom des restaurants de Chicago, cherche la suite de sa vie et emmène sa fille Coco en vacances à Paris. Andrew Nelson, scénographe sur une exposition d'art numérique à Madrid, a décidé son fils Webb à venir avec lui pour la mise en place, depuis les Etats-Unis via Paris. Coco et Webb échangent malencontreusement leurs bagages à l'aéroport. Webb trouve l'adresse de messagerie de Coco et les deux adolescents entament une correspondance, sous le regard indulgent mais désolé de leurs parents qui aimeraient leur faire découvrir la vieille Europe. Pourtant, Coco nous dit que les méls, c'est très victorien...
Etant donné le prix d'un billet d'avion, les deux enfants gâtés font du gâchis, et le roman va être parsemé de leurs clichés, portant essentiellement sur les Français (les Espagnols étant eux plus ou moins des terroristes). Passons sur Paris ville de l'amour, oublions que nous suivons une vendeuse des Galeries Lafayette mais que nous restons à la porte du Louvre, comprenons l'intérêt américain pour nos fromages. Coco et Webb n'iront pas plus loin, et leurs parents vont jouer le rôle de contrepoint intellectuel (adulte, en fait) grâce à des chapitres alternant les prises de parole.

Par un imbroglio parfaitement maîtrisé, Kate Klise (l'auteure de l'enthousiasmante série 43, rue du vieux cimetière) fait se rejoindre tout ce petit monde à Barcelone, le temps d'un repas et d'une allusion à Gaudi. Il y a de l'amour dans l'air, des échanges jeunes et d'autres plus matures, des familles monoparentales qui s'équilibrent. La fin, absolument délicieuse, correspond à l'humour un peu noir que nous connaissons de l'auteure et que nous espérions bien retrouver. De même, les formes variées (méls, dialogues, SMS...) ne sont pas sans rappeler le quotidien de Livid City. Mais voilà, Kate Klise vaut bien mieux qu'une romance toute bête version luxe à Paris. Attendons le roman suivant !