Lunerr (T. 2). Lunerr, Morgan

Ville au beau milieu du désert, Keraël est soudainement envahie par les eaux. Lunerr, déjà initié au passé de son peuple par son maître Ken Werzh, prend la tête d'un groupe d'enfants. Il tente de reconstruire un village, débarrassé des croyances et des injustices de Keraël. Sa tentative sera plus ou moins couronnée de succès... Tandis que Lunerr apprend le dur métier de chef, on retrouve une tablette, fonctionnant à l'énergie solaire, et contenant toutes les connaissances de Ken Werzh. Lunerr et ses amis la jolie Morgan, Gwenc'hlan et Nolwy ont soif de ce savoir ancien, sans décider encore à quoi il va leur servir.

L'auteur situe son action très loin dans l'avenir, au point que tous nos savoirs actuels ont été perdus. A cet égard, la découverte de la boîte qui contient la tablette rappelle un peu le film 2001, l'odyssée de l'espace. L'ambiance est donc propice à la redécouverte de la vie en société, dans ses heurs et malheurs. Les animaux – vaches watusis et pitwaks en tête – servent de point de comparaison à Lunerr : comment traite-t-on les êtres doués de sensibilité ? Comment considère-t-on son environnement ?... La place de la religion est également au centre des préoccupations, avec l'épineuse question de la nourriture terrestre vs la nourriture spirituelle – que Lunerr imagine forcément asservissante. L'inquiet narrateur dont nous suivons les réflexions tâtonne, hésite, tandis que d'autres profitent effectivement de la faiblesse de la masse des enfants. Finement vu, très bien écrit, sur un rythme lent en marge de la production actuelle, Lunerr continue d'intriguer et, surtout, de poser les bonnes questions.