Mémoire en mi

Juliette est souvent seule. Ses parents, des gens très importants, sont trop occupés pour lui accorder du temps. Les nombreux robots domestiques dont la grande maison est pourvue s’acquittent des tâches ménagères. Alors, lorsque la nouvelle nounou arrive avec sa fille Justine, Juliette va braver l’interdiction parentale : « Nous ne nous mélangeons pas avec les domestiques. ». Les deux fillettes deviennent amies, en cachette. Chaque soir, dans son lit, Juliette n’oublie pas de stocker les souvenirs de ses journées dans sa boîte mémoire, comme doivent le faire tous les habitants de ce XXIIe siècle où l’on vit très longtemps. Pour tromper sa solitude, elle décide de visionner ses tout premiers instants sur cette terre. Une surprise l’attend.

Pour sa deuxième incursion en territoire SF, Florence Hinckel crée un joli personnage de petite fille issue d’un milieu aisé, à laquelle on ne fait pas assez attention. De plus, la société dans laquelle elle vit est très clivée et robotisée, ce qui ne favorise ni les rencontres ni le dialogue. Juliette est attachante et cherche du réconfort dans ses premiers souvenirs d’enfance. Au cœur de ce court roman, la question de la mémoire et du souvenir est posée de manière délicate et juste. Une question qui mériterait un plus long développement.