La toile

En surplomb d’un bord de lac (de mer ?), une araignée artiste observe. Puis, de page en page, nous la voyons subrepticement ramasser des éléments de la faune et de la flore qu’elle a sous les yeux : jolies fleurs, insectes, jusqu’aux pierres semblent trouver un intérêt à ses yeux. La fin nous propose… sa toile, aussi utile pour elle qu’esthétique de notre point de vue.

Isabelle Simler nous avait enchantés avec Plume, parcours amusé d’un chat rêveur au pays des oiseaux. La Toile se bâtit sur le même principe de la double-page en forme de planche naturaliste – d’un côté, l’animal ou la plante considéré, de l’autre, des coupes, des détails. Réalisé sans doute dans un mélange de main et d’ordinateur, le dessin d’une finesse folle ressort merveilleusement sur le fond blanc, et on met un moment à remarquer le héros (chat, araignée) se fondant littéralement dans le décor. La Toile joue évidemment sur l’homonymie du mot titre, tant il est vrai que la nature réserve des surprises artistiques : notre araignée pratique du land art sans le savoir. Enfin, le format plutôt petit, à l’italienne, surprend agréablement, et pour une fois, l’utilisation discrète de la découpe au laser prend tout son sens… Très joli et futé.