Being

Lors d’un banal examen médical, Robert Smith, 16 ans, découvre qu’il n’est qu’à moitié humain : l’intérieur de son corps est truffé d’éléments métalliques ou plastiques. Il s’enfuit de l’hôpital, des agents secrets à ses trousses. Avec l’aide de la jolie Eddi, une habile faussaire, il parvient à gagner l’Espagne et entame une relation amoureuse. Mais la réalité le rattrape inexorablement.
Le thème de l’homme-machine est inépuisable, présenté ici de façon un brin convenue. Le caractère physique extraordinaire de Robert, pas vraiment détaillé mais très suggestif, donne lieu à une course-poursuite aux nombreux rebondissements, bien rythmée et crédible. Jusque-là, Being reste à la fois un bon roman de science-fiction, et un thriller facilement adaptable au cinéma (particulièrement les séquences espagnoles, dans un petit village typique). Le « plus » de l’auteur a été de créer un héros adolescent et sans parents, qui cherche dès le départ ses racines pour se construire. Au-delà de sa cavale, le narrateur Robert Smith (l’équivalent de notre Jean Dupond) s’interroge sur sa nature, son identité, son corps et ses sentiments : « Tu réfléchis sur toi. Tu as un moi. Un esprit, un corps, une conscience. Tu as des souvenirs. Tu te rappelles des choses. » (p. 39). Il est capable d’amour, et pense par ce biais pouvoir oublier sa différence. Dans un effet final glaçant, ses questions le rattrapent, mais sans obtenir de réponse... Et cette conclusion ouverte, qui donne son originalité au roman, séduira certainement les garçons (et les filles) à partir de 13 ans, blasés depuis Terminator (1984), Robocop (1987) & co.