Deux Morts à Venise

La famille Cavendish, soit la mère, étourdie perpétuelle, le père absent dit Fuseau-Horaire, et les deux enfants, Jonathan l’amoureux de la nature et Olivia la fine cuisinière, est en vacances à Venise. Dès leur arrivée, l’immeuble dans lequel on leur a prêté un appartement est le théâtre de la mort d’un tout jeune homme. Les mésaventures diverses s’enchaînent, poussant Olivia à vouloir résoudre ce qu’elle estime être un crime.
Olivia et Jonathan continuent leur tour d’Europe, comme promis par le principe de la série. Après la Norvège, l’Italie, et la notion de visite d’un pays à travers une histoire policière est beaucoup plus palpable, peut-être à cause du poids historique véhiculé par Venise. Autre évolution : le ton est nettement plus sombre, avec deux morts violentes dans une même famille, l’intervention du passé fasciste de l’Italie, et un récit de Jonathan parcouru d’idées morbides. Le schéma de construction reste lui le même : un « log-book », journal de bord, tenu alternativement par les deux héros, alterne avec des passages purement narratifs, les trois formant finalement un récit linéaire. L’histoire est encore un peu emberlificotée, pas complètement crédible mais l’intérêt n’est pas là ; ce sont les personnages loufoques qui portent le roman. La « tribu » Cavendish réunie est en effet pittoresque, solidaire sans être fusionnelle, et le « type » de chacun est appuyé juste ce qu’il faut. Pris au jeu, on rit pas mal et on attend avec une petite impatience avril 2008 pour le tome trois, qui se situera à Bruxelles.