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Date de publication
Age-cible

Le Secret de la Stèle Sacrée

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 11 ans
: 2912080916
16.00
euros

L'avis de Ricochet

Les trois îles-royaumes de Chab, Alqad, Quastremont mènent une guerre ancestrale depuis que les trois fils de l’empereur Bascileus ont brisé la Stèle Sacrée. Mais un jeune garçon échoué sur une plage de Chab, Irec, héritier du trône de Quastremont réveille l’espoir chez Asgarp, bourgmestre. Irec porte en effet avec lui un fragment de la stèle. Manque alors celui d’Alqad pour lire en entier la phrase qui les conduira jusqu’au « secret du monde ». Accompagnés de Nitra, grimpeuse hors-pair, et de Xélon, réfugié d’Alqad, Asgarp et Irec entreprennent alors un périlleux voyage et se retrouvent, de fil en aiguille, à rien moins que sauver le monde.
Le Secret de la Stèle Sacrée ne se limite pas à un bon roman de science-fiction et d’aventures : c’est aussi un ouvrage intelligent, drôle, et à but clairement éducatif. Un narrateur externe suit pas à pas et avec une « objectivité bienveillante » les héros : il n’y a pas de récits parallèles. Le risque de lassitude existait sur la durée, mais les nombreux dialogues, les rebondissements bien dosés captivent largement. Et puis, expliquées sans pesanteur, les inventions très amusantes attisent la curiosité du lecteur, en clins d’œil modernes ou passés : le BGV (Bateau à Grande Vitesse), la machine volante de Vinci rebaptisée Pédal’air, la nourriture de cao (brun comme le cacao)… Un monde logique est recréé, utilisé : les mesures du temps (on calcule en tans, justement !), les mesures kilométriques (en oms, la taille d’un homme…)… Les allusions historiques, omniprésentes, apportent ensuite toute sa valeur ajoutée à l’ouvrage. Les prénoms sont ainsi issus de toute une tradition occidentale : Irec fait penser à Erec et Enide de Chrétien de Troyes, Emoch à Enoch, personnage de la Bible. Les Tanpileux (dont la pousse de la barbe calcule le temps) ne sont pas très loin des Templiers moyen-âgeux, le Faisceau et le Trident évoquent l’époque romaine (mais aussi le fascisme pour le premier symbole…), etc, etc. C’est fin, intelligent, et introduit assez les valeurs morales de loyauté, de dépassement de soi, qui sont exprimées dans des axiomes : « Il faut savoir pardonner, Irec. Tu sais, l’exhortation de ton père, « deviens ce que tu es », je suis sûr que ça voulait dire ça, aussi. » (p. 268). Pédagogie ne jurant pas avec plaisir de lire et de se faire peur, quelques passages feront frissonner le jeune lecteur, par exemple dans la Zone Rouge peuplée d’Inhumains cannibales et d’un prisonnier mutilé au masque de pierre… La fin se passe en trois temps : le monde est d’abord sauvé par le pouvoir des mots – à la sauvagerie, on oppose l’esprit -, puis vient le secret du monde, un peu convenu. La toute dernière pirouette est maligne mais les amateurs de fantasy y feront-ils attention ? Le cœur du roman est déjà suffisamment parsemé de petites leçons intelligentes. Un excellent roman, à l’écriture à quatre mains de grande qualité.

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