La Case aux hibiscus rouges

Quelle douceur dans les images et quel beau texte... Une famille déménage, quitte son petit bout de terre pour s’installer entre la ville et la mer. Nous sommes en Guadeloupe, la Soufrière occupe l’horizon. Le petit garçon de cette histoire a du mal à s’habituer à l’école, il préfère aller pêcher en mer avec Chabin, vieil homme solitaire aux yeux gris. La vie suit son cours, rythmée par des moments forts et des périodes inévitables où chacun s’ennuie. Un jour Chabin et l’enfant sont pris dans une tempête. Ils s’en sortent cependant avec quelques petites blessures et reprennent sans hésiter une seule seconde le chemin de la mer pour pêcher, la seule activité qu’ils connaissent. Une vie banale, simple, faite de rencontres, de soirées occupées par le jeu et la musique est celle du personnage principal qui finit par fonder une famille avec Eugénia. Des enfants puis des petits-enfants élargissent petit à petit le cercle. « Leur rire a l’éclat d’une haie d’hibiscus rouges ». A chaque jour suffit sa peine. « Même pauvre, on appartient toujours au monde des hommes », déclare Man Titine. Tout se révèle dans les images qui défilent lentement sous nos yeux. Les positions des personnages, souvent figés, et le sujet de certaines illustrations qui prennent la forme de photos anciennes, expriment une certaine nostalgie mais aussi une acceptation de la vie, si difficile soit-elle.