L'Enfant qui mangeait les nuages

Quelque part dans l'une de ces grandes mégalopoles mexicaines, un petit garçon s'ennuie. Enfermé dans une tour si haute qu'elle touche le ciel, une solitude pesante l'envahit un peu plus chaque instant. Sa ville ? Une foule d'inconnus, de gens pressés qui se croisent sans se voir. « Chacun vit dans son petit appartement comme s'il était le monde à lui tout seul. » Pas d'amis, pas de distraction, pas d'échange… Quelle tristesse. Pour vaincre son ennui, l'enfant observe les nuages aller et venir, et laisse vagabonder son esprit. Petit à petit, les nuages prennent forme. Il en est un en forme de pomme, un autre se métamorphose en poire, un autre en fraise… Difficile de résister à la tentation. Pêché de gourmandise ou preuve d'ennui, le petit garçon se met à manger les nuages, tous les nuages. Bientôt plus aucun nuage ne circule dans le ciel. Le soleil brille, tape, brûle, assèche les terres, assèche les bouches. Plus une goutte d'eau ne coule dans la ville. D'un coup d'un seul, un grand mouvement de solidarité et d'entraide s'empare des habitants de la ville, réunis autour d'un but commun : la recherche de l'eau. Et chacun de tendre la main à son voisin, de se découvrir des amitiés…

Parce que la vie n'a aucun sens seul, sans l'autre, sans les autres. Une belle leçon de vie par les temps qui courent qui donne à réfléchir sur le monde individualiste qui tend à exclure tout rapport humain entre les êtres.

On apprécie particulièrement l'univers très coloré d'Aurélie Fronty qui s'inspire de l'art traditionnel mexicain avec ses couleurs vives et son imbrication du texte dans les cartouches.