Comment j'ai piqué la petite amie alien de Johnny Depp

En pleine Normandie tranquille, David rencontre Zelda, une patiente de son père psychiatre, et ça fait boum ! Pas le « boum » du coup de foudre, mais le « boum » de la curiosité passionnée : Zelda est folle, pense David. Elle prétend venir de la planète exclusivement féminine Vahalal, et cherche son élu sur Terre pour se reproduire. Elle va le trouver grâce à son ADN, elle l’a d’ailleurs déjà identifié : il s’agirait de Johnny Depp ! Toujours pas convaincu mais maintenant un petit peu amoureux, David aide Zelda à s’échapper jusqu’à Paris, et la cache chez sa mère, avocate aussi riche qu’égoïste.

La position du lecteur évolue au fil du roman : nous sommes d’abord en complet accord avec le narrateur David, sain d’esprit qui se penche sur le cas Zelda. Et puis des petits détails sèment le doute : la jeune fille parvient à se téléporter, elle sait combattre comme personne, et elle n’est pas la seule de sa planète à avoir envahi la Terre. Nous pensons alors tomber dans un roman fantastique que David aurait du mal à accepter. Oui, mais nous nous apercevons en même temps que le jeune homme est un passionné de comics, et que Zelda s’habille comme une super-héroïne… Hasard ou coïncidence ? David ne perdrait-il pas la tête, au profit d’une extra-terrestre sûre d’elle ? Le petit jeu n’aura pas de réponse, et ne fera que nous titiller au fil des pages.
En attendant, on verra Zelda apprendre à aimer la glace à la vanille, et, pourquoi pas, ces petits humains si faibles… La jeune fille éprouve enfin des émotions, certainement un signe positif, qu’elle ait une maladie mentale ou qu’elle soit martienne. David aborde les événements avec une désinvolture pleine d’humour, et, si l’intrigue ne tient pas vraiment debout, on finit par aimer son côté loufoque. A noter toutefois un langage relâché, dont je n’ai pas vraiment vu l’utilité dramatique.
Comment j’ai piqué la petite amie alien de Johnny Depp est une œuvre déjantée voire provocatrice, qui nous parle d’amour et de vie avec les autres : pas banal !