Powerboy

Un matin, dans le métro, Jehan découvre qu’il a le pouvoir d’influencer les actions des gens. Ce pouvoir, difficile à maîtriser, lui fait peur en même temps qu’il le réjouit. Comment va-t-il l’utiliser ?
Il ne s’agit pas ici d’un énième roman sur un super-héros aux pouvoirs magiques qui vont lui permettre de faire le bien autour de lui. Le narrateur Jehan, apparemment un précoce et beau adolescent blond, est avant tout perdu : il dirige mal ses pouvoirs (répétition incessante de la phrase « Evidemment il ne se passe rien. »), il se rend compte que les utiliser à son profit peut se retourner contre lui, que tout cela l’éloigne des autres. Bref, sa nouvelle qualité de mage, assurée par un « parrain magicien » rencontré à l’hôpital, le perturbe grandement. D’épisode en épisode, le lecteur s’ennuie et attend un événement qui ne viendra pas : c’est voulu. Le style de l’auteur est décalé, proche parfois d’un absurde anecdotique (le parrain magicien se fait poser un anneau gastrique pour maigrir, Jehan a un oncle en Amérique…) qui rend malheureusement le roman un peu fade, du moins déroutant. La pirouette finale, qui aurait pu être un déclencheur de réflexion, est trop rapide, décevante. Il était original d’explorer l’aspect uniquement psychologique d’un adolescent (qui se croit) hors-normes, mais il aurait sans doute fallu laisser alors au personnage plus de place et de finesse. Ses pouvoirs m’ont fait penser, par leur aspect « classique », au Célestin Radkler de Jean-Luc Luciani, nettement plus réussi et tout aussi torturé.