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Le Ville de Marseille

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 13 ans
: 2070577309

L'avis de Ricochet

En ce printemps 1962, au Bel Oranger, une ferme algérienne, on se prépare à partir en métropole sur le bateau Le Ville de Marseille. Mais la mère, Paula, décède subitement. Oublié dans la valse des adultes, le petit Paul a du mal à réaliser ce qui se passe…
Paru pour la première fois en 1996 (Seuil), Le Ville de Marseille est la suite spirituelle d’Un été algérien (1990, Gallimard), variation hyper-sensible d’une histoire personnelle sur fond de Guerre d’Algérie. Le narrateur est un jeune adolescent solitaire, marqué par l’absence de son père, et dont les comportements enfantins et sauvages cachent une compréhension intuitive des événements. Elevé par Fatma et Tahar, le couple de vieux domestiques arabes, Paul a des relations difficiles avec sa mère, à la fois lointaines (il l’appelle Paula) et fusionnelles (il dort encore avec elle). Il ne parvient pas à intellectualiser sa disparition et se réfugie dans ses habitudes : sa cachette au jardin ou un coin de la cuisine de Fatma. Il veut faire comme si rien n’avait changé ; il n’en observe et pense pas moins. Témoin secret des turpitudes politiques et amoureuses des adultes, il attend qu’on enterre sa mère (et ce n’est pas évident dans le contexte de fin de guerre) et qu’on décide de son avenir. Le récit navigue entre présent immédiat, factuel, et souvenirs des habitants de la maison rendus au discours indirect libre. La mémoire se ravive au gré des éléments évoqués, ricoche de phrase en phrase, avec toujours au centre cette ferme, possession que l’on ne veut pas abandonner. Les phrases sont longues, souvent déstructurées, comme pour imiter la pensée vagabonde et le désarroi des protagonistes. Le secret de la mort de Paula dévoilé, Paul peut faire (rapidement) son deuil et repartir vers une nouvelle vie, en France avec son père réapparu. Jean-Paul Nozière gagne le double pari d’un roman très dense, à teneur autant historique que psychologique : la famille décomposée et la guerre sans nuances auront eu raison de Paula, figure pied-noir dramatique.

L'avis des internautes

Les avis exprimés ci-dessous n'engagent que leurs auteurs
le 08/26/2007 09:40

Que ça fait du bien de lire un vrai, un bon roman pour la jeunesse qui a de l'ambition littéraire.
Merci à l'auteur

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