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Bart Desmyter

1 mars 2005

Voilà quinze ans que la maison d'édition flamande De Eenhoorn existe. Editeur de presse à l'origine, cette maison d'édition indépendante s'est depuis largement développée et propose maintenant des albums de diverses factures pour les enfants de 2 à 16 ans, des revues pour enfants et des publications éducatives. Avec cinquante nouveaux titres par an et de nombreuses réimpressions, De Eenhoorn écoulent ses titres en Flandre et en Hollande, mais a aussi réussi une belle percée sur le marché international. Leurs albums appréciés pour leur qualité graphique et leur originalité sont traduits dans plus d'une dizaine de pays. Rencontre avec Bart Desmyter, l'éditeur et fondateur de la structure.


Ricochet : De Eenhoorn existe depuis 1990, quel était le projet de départ ?

Bart Desmyter :
La maison d'édition De Eenhoorn a été fondée en 1990 avec le seul but de publier un journal d'actualité pour enfants de 9 à 14 ans. Le journal s'appelait "Kits" et fête cette année son quinzième anniversaire. L'idée de ce journal est venue de Geert De Kockere, qui était à cette époque journaliste local et rédacteur du supplément pour enfants d'un des plus grand journaux de Flandre. Depuis sa création, Geert de Kockere est le rédacteur en chef de "Kits".


Ricochet : En 1991, vous avez commencé par éditer des livres pour enfants. Quels étaient les premiers livres publiés ? Comment ont-t-ils été reçus ?

Bart Desmyter :
De nouveau l'idée de publier des livres d'enfants venait de Geert De Kockere. Il n'était pas seulement journaliste, mais il travaillait à cette époque aussi comme écrivain et poète pour les revues pour enfants des éditions d'Averbode et publiait ses textes et poèmes chez eux. En 1991, il avait créé un premier album. Comme le projet était très coûteux, il n'osait pas le publier chez Averbode et il m'a demandé de le publier chez De Eenhoorn et de l'intégrer dans l'abonnement d'une de nos revues pour enfants qu'on avait lancée la même année. C'est ainsi que nous avons publié notre premier livre (album), "Puntje puntje puntje" ("Petit point, petit point, petit point"), avec des illustrations extraordinaires et novatrices d'une jeune illustratrice très prometteuse, Geert Vervaeke. Au même moment, De Eenhoorn publiait aussi un petit livre de poésie pour enfants à partir de 10 ans, écrit de nouveau par Geert De Kockere et illustré à partir de photographies poétiques de Stefaan Beel. Au début, il n'y pas eu beaucoup de réactions sur nos deux publications. Nous n'avions aucune expérience avec le monde des libraires, des bibliothécaires et des critiques. La publication fut quand même un grand succès dans les écoles primaires et, après quelques mois, on a dû les réimprimer. Puis, plus tard, Geert Vervaeke a gagné "Le Paon d'Or" pour le meilleur livre illustré de cette année. De plus, l'auteur et l'illustratrice ont aussi gagné un prix renommé et indépendant à cette époque, le prix "Jacob Van Maerlant", qui n'existe plus aujourd'hui. Une deuxième réimpression fut nécessaire. L'année suivante, nous avons publié notre deuxième album, "Eefje Donkerblauw" ("Eveline Bleu Foncé"), un conte moderne de Geert De Kockere avec des illustrations, de nouveau, d'une jeune illustratrice très prometteuse (mais malheureusement déjà décédée dans un accident tragique), Lieve Baeten. Cet album, qui est aussi publié en Allemagne et en Norvège, est l'unique album qui, chaque année, entre dans le top 10 des ventes.


Ricochet : Pourriez-vous présenter en quelques mots la politique éditoriale de " De Eenhoorn" ?

Bart Desmyter :
La maison d'édition De Eenhoorn a toujours, dès le début, choisi la qualité. Ces normes de qualité sont les suivantes : des textes avec des idées originales et une composition hors du commun, des textes littéraires qui interpellent aussi bien les enfants (jeunes) que les adultes et qui stimulent la fantaisie du lecteur quel que soit son âge, de belles illustrations originales, artistiques et novatrices (et même expérimentales) et une mise en forme soignée et de bon goût, parfois un peu folle quand l'histoire intègre cette dimension.

Nous aimerions donner une grande liberté au tandem auteur-illustrateur (et surtout au dernier s'il a prouvé qu'il était prêt pour vivre avec cette liberté), même si ça diminue un peu les possibilités pour la commercialisation du livre à la fin.

Ricochet : Comment vous situez-vous dans le paysage éditorial flamand ?

Bart Desmyter :
Même si nous fêtons notre quinzième anniversaire, nous restons une des plus jeunes maisons d'édition en Flandre. Nous sommes surtout connus pour nos albums, nos livres tout carton et nos albums de poésie pour les petits. Nous nous distinguons des autres éditeurs d'album en Flandre, surtout par notre politique éditoriale plutôt progressiste et audacieuse : nous n'avons pas de tabous concernant le sujet ; des expérimentations au niveau du texte et des illustrations (technique, mise en page, etc) sont possibles, même la couverture ne doit pas se conformer aux règles commerciales traditionnelles. Nous publions beaucoup de livres de poésie illustrés pour enfants. Notre politique éditoriale est reconnue en Flandre et en Hollande et est très appréciée de certains libraires et au sein de bibliothèques, reconnue également par des prix importantes. Ces huit dernières années, De Eenhoorn a gagné avec ses illustrateurs cinq fois le prix pour l'album le mieux illustré en Flandre ("Paon d'Or" pour Marjolein Pottie, Carll Cneut (deux fois), Gerda Dendooven et Goele Dewanckel) et a gagné à deux reprise le "Pinceau d'Argent" ces deux dernières années en Hollande avec Carll Cneut et Isabelle Vandenabeele.


Ricochet : Votre production se répartit à travers trois secteurs : des magazines pour enfants de la maternelle jusqu'à la fin du primaire, des livres pour enfants de 2 à 16 ans et un secteur éducatif. Que représente chaque secteur ? Combien de titres publiez-vous par an et à quel tirage ?

Bart Desmyter :
Les revues d'enfants représentent 40% de notre chiffre d'affaires, tandis que les produits éducatifs n'en accaparent que 15%. Les ventes dans ces deux secteurs se réalisent uniquement en Flandre, un marché de 6 millions d'habitants. Les autres 45% de notre chiffre d'affaires est réalisé par la vente de livres pour enfants en Flandre (2/3) et en Hollande (1/3), un marché qui couvre 20 millions d'habitants.


De Eenhoorn publie 50 nouveaux livres et une dizaine de réimpressions par an. Le tirage d'une première impression est de 2.000 à 2.500 exemplaires pour des publications en couleur et de 1.750 à 2.000 exemplaires pour des publications en noir et blanc. Il y a aussi des projets qui sont tellement spécifiques que le tirage ne se fait qu'à 1.000 ou 1.500 exemplaires. Une réimpression exige un tirage de 1.000 à 2.500 exemplaires, cela dépend des possibilités pour combiner la production avec d'autres livres au même format et aussi évidemment de la demande du marché.


Ricochet : Depuis 1998, vous vous êtes tournés vers le marché international. Vos ouvrages s'exportent en Allemagne, en France, en Espagne, en Norvège, au Brésil, au Portugal, au Japon, à Taïwan et en Corée. Quels sont les pays où vos productions sont le plus appréciées ? Comment expliquez-vous ce succès ?

Bart Desmyter :
Nos livres sont très appréciés depuis des années en Corée et en France. Et cela pour des raisons tout à fait différentes. En Corée, nos livres sont publiés par une dizaine de maisons d'édition. Ils font cela parce qu'ils n'ont pas assez d'auteurs et d'illustrateurs pour créer autant de titres qu'exige leur marché. Là-bas, les parents achètent une énorme quantité de livres afin de donner à leurs enfants la possibilité de se développer aussi bien au niveau familial qu'au niveau socio-économique En France, nos livres sont publiés chez Circonflexe, Pastel, Milan, Rouergue, Seuil, etc. surtout parce qu'il y a une reconnaissance entre la politique éditoriale de ces maisons françaises et notre politique d'une part et la qualité graphique et l'illustration virtuose, novatrice et différente de nos illustrateurs d'autre part.





Ricochet : Votre maison d'édition est notamment reconnue pour la qualité graphique de sa production et l'empreinte d'illustrateurs. Carll Cneut, Johan Devrome, Klaas Verplancke, Koen Fossey, Sabien Clement, Isabelle Vandenabeele, Marjolein Pottie, Ingrid Godon pour n'en citer que quelques-uns. Que recherchez-vous chez un illustrateur ?


Bart Desmyter :
Avant 1990, il n'y avait presque pas d'albums flamands. La production était minimale et les éditeurs choisissaient des illustrations plutôt réalistes qui visualisaient ce qui était raconté dans le texte. Il y avait peu d'expérimentations et on attachait peu d'importance à l'architecture du livre illustré. C'est toujours le cas dans beaucoup de pays en Europe et dans le monde. Mais en Flandre, et c'est là que De Eenhoorn a certainement joué un rôle important de pionnier, il y a une tendance, au sein de différentes maisons d'édition, à donner beaucoup plus d'attention à l'illustration, à l'interaction entre texte et image, à la composition de l'illustration, à l'intégration de l'image dans le livre, etc.


Car tout commence avec l'illustrateur. Beaucoup d'entres eux ont publié leur premier album chez De Eenhoorn. Ils ont été choisis, au début uniquement par Geert De Kockere, et plus tard aussi par moi-même et mon assistante éditoriale. Beaucoup d'entre eux ont d'abord réalisé des illustrations pour nos revues pour enfants. Là, ils ont eu l'occasion d'améliorer leur technique, de se développer sur le plan de la composition et de l'interaction avec un texte ou un poème. C'est là que j'ai constaté qu'il y avait des illustrateurs qui gagnaient de la maturité et qu'il y en avaient d'autres qui tournaient en rond. Ce sont les premiers qui ont eu l'opportunité d'illustrer nos albums. Parce que pour réussir une telle tâche, il faut avoir une connaissance professionnelle, une originalité personnelle, une virtuosité, du coeur au ventre. Si l'illustrateur a tout ça en lui, s'il est prêt et capable de plonger dans l'histoire, s'il prend le temps de faire mûrir les images dans sa tête, il va réussir à nous donner le matériel de base pour un album de haute qualité.


Ricochet : Au niveau des textes, quelles sont vos exigences ? Qu'attendez-vous des manuscrits que vous recevez ?

Bart Desmyter :
En ce qui concerne les textes, on suit deux routes. Pour ces deux routes, on exige de l'originalité dans l'histoire, un sujet précis, une ligne claire et une ouverture à la fantaisie du lecteur. Si on envisage plutôt le jeune enfant, on évite la complexité dans l'histoire et dans sa composition. Si on envisage une publication qui prend en compte l'enfant et l'adulte, le texte doit être plus difficile à décoder, la composition doit être plus exigeante vis-à-vis du lecteur et on préfère aussi une histoire stratifiée, complexe, plus riche pour le lecteur avancé.




Ricochet : Quels sont, parmi vos titres, ceux qui ont le mieux marché en Flandre et à l'étranger ? Comment l'expliquez-vous ?

Bart Desmyter :
Les titres qui ont bien marché chez nous et à l'étranger sont "Eefje Donkerblauw" (de Geert De Kockere, avec illustrations de Lieve Baeten) qui connaît déjà sa sixième impression chez nous et sa troisième impression en Allemagne. Puis il y a "Heksenfee" (de Brigitte Minne, avec illustrations de Carll Cneut) qui connaît déjà sa quatrième impression chez nous et sa troisième impression chez Pastel (sous le titre français "La Fée Sorcière"). Puis, il y a les quatre livres tout carton de Klaas Verplancke qui connaissent leur deuxième impression chez nous et déjà leur troisième impression en Espagne. Enfin, il y a "Rood Rood Roodkapje" (de Edward van de Vendel, avec illustrations d'Isabelle Vandenabeele) qui connaît déjà sa deuxième impression chez nous et est paru chez Le Rouergue sous le titre "Rouge Rouge Petit Chaperon Rouge".

"Jij lievert" (de Geert De Kockere, avec illustrations de Sabien Clement) a gagné un prix en Flandre. Il en est déjà à sa troisième impression et est paru aux éditions du Rouergue (sous le titre "Amourons-nous"). Puis il y a des titres qui marchent bien sur notre marché, mais qui ne sont pas encore en vente à l'étranger : "Het concert" (de Jaak Dreesen, avec illustrations de Ingrid Godon) a gagné un prix important en Hollande et est à sa troisième impression chez nous et vient de paraître chez Circonflexe encore ce printemps sous le titre "Le concert".

"Noach" (de Geert De Kockere, avec illustrations de Koen Fossey) a gagné un prix important en Hollande pour le texte et un "White Raven" par Ibby et connaît déjà sa troisième impression chez nous.


Le succès de nos albums en Flandre, en Hollande, partout en Europe ou dans le monde peut être expliqué par l'universalité du projet créé par l'auteur et l'illustrateur. L'histoire ouvre chaque fois un monde nouveau pour le lecteur, lui donne des ouvertures vers sa fantaisie grâce aux illustrations. Souvent, c'est tellement artistique et monumental que ça impressionne des éditeurs, libraires, parents, enfants, éducateurs,... partout dans le monde.


Ricochet : Plusieurs de vos titres ont reçu des prix dans plusieurs pays. Que représentent pour vous ces reconnaissances ? Quelle est celle qui vous a le plus marqué ?

Bart Desmyter :
Des prix, on en a déjà gagné une trentaine et cela nous rend très heureux. Chaque prix est avant tout un couronnement pour l'illustrateur ou pour l'auteur. Chez De Eenhoorn, on est fier d'avoir réalisé de tels projets avec ces professionnels et virtuoses. Chaque prix fortifie les relations personnelles et donne de l'énergie pour continuer notre chemin et aller à la recherche de nouveaux projets avec ces illustrateurs et auteurs.

Le prix qui m'a le plus marqué ? C'est difficile d'en choisir un seul. En Flandre, c'était certainement en 2002, quand on a gagné tout le podium (les trois prix) pour l'illustration : Gerda Dendooven ("Mijnheer Papier gaat uit wandelen" - "Monsieur Papier va se promener"), Carll Cneut ("Roodgeelzwartwit" - "Rougejaunenoirblanche") et Isabelle Vandenbeele ("Kind" - "Enfant"). En Hollande, c'était le "Pinceau d'Argent 2003" pour "Het ongelooflijke liefdesverhaal van Heer Morf "(Carll Cneut). Et internationalement, c'était la Bologna Ragazzi Award en 2001 pour "Ozewiezewoze" (Klaas Verplancke).


Ricochet : Carll Cneut, Brigitte Minne, Geert de Kockere, sont des créateurs phare et prolifiques au sein de votre maison d'édition. Comment s'est passée la rencontre avec ces auteurs -illustrateurs ?

Bart Desmyter :
J'ai déjà décrit comment j'ai fait connaissance avec Geert De Kockere au début de cette interview. J'aime bien ajouter que je travaille avec plaisir avec ce génie créatif et entêté depuis quinze ans. Il a été et est toujours très important pour De Eenhoorn. On a publié une vingtaine d'albums de sa main, deux livres philosophiques (publiés en France chez Milan) et une vingtaine de livres de poésie pour enfants et adolescents. Il nous donne chaque année de nouveaux défis qui souvent ouvrent le marché vers des projets novateurs.


Brigitte Minne fait partie de la rédaction d'une de nos revues pour enfants depuis plus de douze ans. Elle était aussi rédacteur en chef d'une revue de santé que nous avons publiée pendant quelques années. Brigitte est un peu comme Geert De Kockere, une scolopendre, une magicienne. Mais elle le fait d'une autre manière. Tandis que Geert essaye de garder le contrôle jusqu'à la fin, Brigitte écrit son texte et puis le confie à son éditeur. En 1995, on a publié son premier album "Het geheim van de verdwenen sokken" ("Le secret des chaussettes disparues"). Depuis, on a publié douze albums (huit réimpressions), dix livres de première lecture (deux réimpressions) et quatre romans (trois réimpressions).


Et puis il y a Carll Cneut. On a fait connaissance par l'intermédiaire de ma sœur. Il sollicitait un poste à l'imprimerie de notre groupe familial (création de maquettes). Mais pendant l'entretien, il avait aussi raconté qu'il aimait illustrer. Comme il n'a pas été choisi pour l'emploi, ma soeur l'a invité à revenir la semaine suivante pour nous montrer son travail d'illustration. Après cette rencontre, Carll a commencé à illustrer un poème de Geert De Kockere dans notre revue maternelle. Ses illustrations n'étaient pas hors du commun au début, mais Carll s'est développé très vite. Carll Cneut est la preuve qu'on doit donner des possibilités à des jeunes illustrateurs de se développer presque dans l'anonymat. Son premier album était un album de poésie de Geert De Kockere, "Varkentjes van marsepein" (1996). Immédiatement, Carll a été sélectionné comme l'un des vingt plus grands illustrateurs de la Flandre pour l'exposition Giganti Fiamminghi, organisée à la Foire du Livre de Bologne en 1998. Depuis, on a publié dix de ses albums et deux livres de poésie. Il a aussi illustré deux romans en noir et blanc. Beaucoup de ses albums sont publiés dans différentes langues sur plusieurs continents.

Ricochet : Quel est votre regard sur la production pour la jeunesse flamande aujourd'hui ?

Bart Desmyter :
Nous avons un grand respect pour la plupart des maisons d'édition flamande, spécialisée en jeunesse parce que nous savons qu'ils mènent, comme nous, un combat difficile sur un tout petit marché flamand (composé de 6 millions d'habitants) qui n'a pas la même culture de lecture intensive comme en Hollande ou en France, tandis qu'il est très difficile -même avec des albums et des livres de très haute qualité- de pénétrer le marché Hollandais (plus grand avec 15 millions d'habitants). Il est à souligner que beaucoup de ces maisons d'édition flamande réalisent quand même une belle production de haute qualité, très appréciée ici. Et beaucoup de leurs titres sont vendus partout en Europe et dans le monde.

Ricochet : 15 ans maintenant que De Eenhoorn existe, quels sont les développements attendus pour les 10 prochaine année ?

Bart Desmyter :
Le futur. Il est difficile d'en dire quelque chose d'intéressant. Pour être honnête, en ce moment je ne pense pas plus loin que la production du printemps 2006. Pour le reste, nous aimerions continuer à créer de beaux livres pour enfants et pour tout âge. On essaie de rester en avance vis-à-vis des autres maisons spécialisées. Et pour le reste, on essaie de vendre assez de livres chaque année pour qu'on puisse survivre sur un marché difficile. Disons néanmoins que le travail, très varié, en équipe restreinte, nous procure tous les jours énormément de satisfaction.



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