Le ciel d'Homère

Anouck, neuf ans, nouvellement installée dans un quartier urbain, attend le bus lorsqu’elle est interpellée par un vieil homme, Homère.

Sans tenir compte des recommandations qui lui sont faites - ne pas parler à un étranger - sans s’arrêter aux apparences - le vieillard a tout d’un clochard - Anouck se lie d’amitié avec cet homme si différent d’elle. Pour la petite fille, plutôt esseulée, parents séparés, maman très occupée, cette amitié la sort d’elle-même. Elle découvre qu’il habite une cabane défoncée dans le cimetière et l’affection qu’il porte à son chat Mimi l’amènent à relativiser ses difficultés à elle. Peu d’action dans ce récit, mais on voit la réalité à travers les yeux d’Adèle ; on compatit à sa tristesse, on sourit à ses émotions.

Une histoire douce d’amitié entre un SDF et une petite fille bien comme il faut, deux beaux portraits qui s’éclairent l’un l’autre. Même si on n’y croit pas trop, la chaleur qui se dégage de cette rencontre et sa modestie amènent le lecteur à se questionner sur les rôles et relations sociales qui se fossilisent et finissent par nous enfermer. Le parti-pris optimiste de cette histoire nous fait du bien et même si il y a une certaine naïveté à imaginer qu’il suffit d’une amitié entre un enfant et un SDF pour changer le quotidien. Croire que l’on peut faire quelque chose individuellement est une morale nécessaire