Aller au contenu principal

Rechercher un livre

Date de publication
Age-cible

La chanson de l'étourneau

Catherine Tron-Mulder
Album
à partir de 5 ans
: 9782355047329
18.00
euros

L'avis de Ricochet

C’est par de petites incisions en V sur fond noir qu’Octavie Wolters suggère dans ses linogravures les mouchetures de la robe d’un oiseau familier.

Un étourneau survolant la campagne s’émerveille de tout ce qu’il voit. Touché par tant de beauté, il décide de la célébrer dans une chanson et s’en va annoncer son projet à la ronde. À tour de rôle, une succession d’oiseaux typiques des milieux champêtres lui confient une parole de sagesse à ne pas oublier. Le pic, sous la voûte de son creux de tronc, souligne l’importance des arbres. Une chouette aux joues duveteuses et au plumage tacheté de blanc, lui fait apprécier la nuit devant un ciel étoilé. Le martin-pêcheur, dont les propos et la silhouette ramassée se reflètent en miroir à la surface de l’eau, insiste sur le plaisir de se laisser porter par les flots. Un rouge-gorge, perché sur une branche d’églantier déployée en frise sur la page, sensibilise l’étourneau à la fugitivité des instants de floraison. Deux hirondelles, représentées en plein vol, lui apprennent à décoder les traces enfermées dans la pierre. Une cane, entourée de sa petite famille, fait l’éloge de la vie. Enfin le paon, dont la roue semble contenir mille yeux, incite l’étourneau à s’interroger sur qui il est. Riche de ces enseignements, il retourne auprès de ses congénères. Une touche de jaune sur son bec permet au lecteur de le reconnaître parmi les autres oiseaux représentés. Ils lui transmettent un dernier message : « On a besoin des autres pour devenir qui nous sommes ».
Alors seulement l’étourneau fait entendre son chant. L’album se clôt sur une représentation stylisée de son corps de profil et une adresse au lecteur, conforme aux traditions du récit oral. Elle énonce sous forme vernaculaire une injonction présente dans plusieurs civilisations : apprendre à voir et à se voir dans le monde.

Tandis que l’intérieur de l’album se décline en jeux d’alternance entre noirs texturés et espaces blancs, avec à peine un peu de jaune, sa couverture a l’aspect mat du papier craft et plutôt la couleur du blé que celle de l’or. Ce choix s’accorde avec l’orientation « laïque » de cet hymne à la nature (avec ou sans grand N). L’illustratrice manie avec talent l’art de la taille, ce qui met en relief la matérialité des environnements évoqués. Un livre qui fait écho à l’album d’Anne Crausaz, L'oiseau sur la branche, paru aux éditions MeMo.

Présentation par l'éditeur

Cet étourneau veut que son chant parvienne à raconter tout de la splendeur du monde. Pour ne rien oublier, il interroge le pic, la chouette, le martin-pêcheur, le rouge-gorge...
Chacun confie à l'oiseau ce qu'il voit de plus merveilleux de tout là-haut et, en fin d'album, le chant de l'étourneau nous révèle son hymne à la planète...

Grâce à ses linogravures, l'auteure et plasticienne Octavie Wolters nous livre, avec beaucoup de force, toute la beauté fragile du monde naturel.