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Hoax : la rumeur est la parole des lâches...

Roman
à partir de 14 ans
: 9791021404441
11.95
euros

L'avis de Ricochet

Hoax, ce mot anglais, signifiant canular, supercherie, connaît une orientation malfaisante, malveillante dans notre univers numérique. Il désigne actuellement, les fausses informations qui fusent sur les réseaux et mettent à mal ceux qui en sont les victimes.

C’est ce qui arrive à Caroline Menez, respectable professeure de français et à Kekili Zunu, une de ses élèves. Kekili, jeune togolaise, fille de réfugié politique, arrive en cours d’année au lycée Olympe de Gouges, lycée classique d’une grande ville aux élèves un peu marginaux, un peu paumés tels qu’on a pu les voir dans certains films ou romans récents. Dans cet univers en demi-teintes, Caroline Menez a des allures de grande bourgeoise. Avec ses vêtements de bonne façon, son mari dentiste, leur maison de campagne, ses deux enfants adolescents, elle a tout de la femme comblée, reconnue pour son savoir et ses compétences professionnelles. Pourtant elle cache « une solitude intérieure ». Des rapports difficiles avec Steph ‘ son fils, un peu distants avec son mari, mauvais avec certains enseignants du lycée. Elle n’est pas si heureuse que cela. Son attachement à Kekili est comme une reconnaissance réciproque entre personnes d’excellence. Aider Kekili, c’est (se) prouver qu’elle remplit sa vocation de passeur de littérature, et qu’elle contribue à la promotion d’une « opprimée ».

Très vite, ce lien perturbe sa vie familiale et quotidienne et la rumeur malveillante qui enfle au lycée révèle aux héroïnes leurs fragilités. Quelques scènes très fortes soutiennent l’action, en particulier l’épisode vécu dans la maison de campagne, havre de paix et marque visible de la distance qui les sépare. La relation forte qui se noue entre Kékili et Steph’, la rivalité hostile qui oppose Kekili à Sandrine, la fille de Caroline, tissent un autre réseau où la « vieille » et la « jeune », ainsi que les nomme le SDF qui les voit avant l’issue fatale, se prennent au piège. Toiles d’araignée superposées où ni l’une ni l’autre n’a sa chance. Poignardée dans le dos comme le montre l'illustration sans équivoque.

Les informations font périodiquement état de l’usage dangereux des réseaux sociaux. A partir de faits plus ou moins réels, Christophe Léon construit une histoire stressante, haletante, à laquelle on adhère. On rentre dans l’histoire par le regard d’une lycéenne qui voit la scène finale dramatique, peut-être est-elle une de celle qui a fait courir la rumeur et le récit est donc construit comme l’élucidation de cette scène. Le dernier chapitre donne à voir la même scène, vécue par Caroline Menez jusqu’au trait final, d’une ironie terrible. La force du roman est liée à la mécanique qui s’engage mais aussi à l’ambiguïté des personnages. La professeure n’est pas vraiment sympathique, extérieurement, elle semble bien rigide. Kekili voit avec plaisir l’intérêt dont elle est l’objet. Est-ce une revanche pour elle ? Revanche sur le sort qui l’a déracinée ? Reconnaissance de ce qu’elle vaut et revanche sur les élèves de sa classe ?

Un roman troublant parce que s’il est vrai comme le dit le sous-titre que « la rumeur est la parole des lâches », on lit aussi qu’il n’y a pas d’innocence, ni de culpabilité…

Présentation par l'éditeur


Caroline Menez, professeur de français, prend sous son aile Kekili Zunu, jeune fille ayant fui le Togo avec sa famille. L'enseignante remarque tout de suite que cette élève est brillante. Afin de la préparer au mieux au Bac de français, elle lui donne des cours particuliers chez elle. Il n'en faut pas plus pour que les bruits circulent. Leurs relations ne seraient pas seulement d'ordre scolaire. Caroline serait-elle vraiment amoureuse de son élève ? Jusqu'où la rumeur ira-t-elle ?

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