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Diversité: 13 coups de cœur de livres jeunesse avec des personnages noirs

Depuis 2015, le site web Mistikrak! offre des critiques de livres pour la jeunesse, principalement en français, mettant en scène au moins un personnage noir ou métissé de descendance africaine et/ou caribéenne. Créé et alimenté par Valérie Desmangles, bibliothécaire, ce site présente également des livres pour la jeunesse abordant les thématiques du vivre-ensemble, de la tolérance et de la différence. L’idée derrière Mistikrak! est de comprendre que la représentation de la diversité raciale dans la littérature jeunesse est importante et d’offrir à tous les enfants le plus beau cadeau qui soit: la découverte et l’acceptation des différences. Voici 13 coups de cœur de livres jeunesse offrant une représentation positive de personnages noirs.

Le protagonisme noir en littérature jeunesse
Mistikrak!
20 janvier 2021

1. Nos boucles au naturel, de Matthew A. Cherry et Vashti Harrison, Scholastic, 2020
Album, dès 3 ans

Les cheveux de Zuri n’en font qu’à leur tête. Ils s’entortillent, boudinent et frisottent dans tous les sens. Zuri sait qu’ils sont magnifiques, et cela la rend fière. Lorsque son papa intervient afin de lui faire une coiffure pour une occasion spéciale, ce dernier a beaucoup à apprendre… mais il ADORE sa fille et fera tout pour la rendre heureuse! [1]

Nos boucles au naturel est une puissante ode à l’acceptation de soi et une véritable célébration de la collaboration père-fille. Cet album montre une petite fille noire, aux cheveux crépus, qui ne ressent ni malaise ni déception face à sa chevelure. Enfin un produit culturel sur les cheveux crépus qui ne les présente pas comme un obstacle à surmonter ou comme quelque chose qu’il faut apprendre à aimer envers et contre tout. Au contraire, la petite Zuri veut simplement une jolie coiffure pour accueillir sa maman de retour à la maison après un séjour à l’hôpital. Quelle bouffée d’air frais! Et que dire des illustrations magnifiques de Vashti Harrison qui ont su capturer à merveille le cheveu crépu dans tous ses états (bouclé, lissé, tressé, twisté, rétréci, démêlé, hydraté, etc.)? Adapté du court-métrage Hair Love, récipiendaire d’un Oscar en 2020.

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Couverture et image intérieure de «Nos boucles au naturel» (© Scholastic)

2. Mon frère & moi, d’Yves Nadon et Jean Claverie, D’eux, 2018
Album, dès 4 ans

Chaque été, au chalet familial, deux frères nagent vers un rocher et l’aîné le grimpe et saute. Il est maintenant temps que le plus jeune fasse, à son tour, le grand saut.

J’ai adoré cet album! Il aborde avec tant de justesse la relation entre deux frères et montre comment un simple saut peut faire grandir un petit garçon grâce aux encouragements de son frère. Le petit admire son grand frère et le moment est venu pour lui de prouver qu’il est tout aussi capable que lui. Pour se donner du courage, il sera tour à tour un chat pour grimper le rocher, un oiseau pour s’élancer dans les airs, puis un poisson pour plonger et nager gracieusement sous l’eau. Voilà un récit du quotidien magnifique, touchant et tout en poésie. Les pages brunes rappellent le papier parchemin et les touches de couleurs crayonnées donnent un très bel effet, presque inachevé, à l’instar des personnages qui ont encore tant à découvrir du monde. Vraiment, vraiment excellent.

3. Très, très fort!, de Trish Cooke et Helen Oxenbury, Flammarion Jeunesse, 2020
Album, dès 4 ans

Ils ne font rien de spécial, Maman et Petit Homme, non, rien de spécial… Quand tout à coup, DING DONG! on sonne. Qui voilà? Petit à petit, la famille se réunit pour serrer Petit Homme dans leurs bras, TRÈS, TRÈS FORT!

Voilà un album dont la narration est répétitive, mais tout de même pleine de surprises! Les tout-petits s’amuseront à faire des prédictions sur qui peut bien être à la porte à chaque fois qu’on sonne. Ce livre jeunesse met en scène une famille noire qui se réunit lors de l’anniversaire surprise du père. La mère porte des tresses qui frottent ses épaules, la tante a le regard espiègle, l’oncle porte une moustache démodée mais tellement sympathique, les grands-mères aux vêtements colorées me rappellent mes propres grands-mamans… De l’amour, de l’amour et encore de l’amour à dévorer tout rond, et un moment du quotidien à croquer. À lire absolument! 

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Couvertures de «Mon frère & moi», «Très, très fort!» et «Jabari plonge» (© D'eux, Flammarion Jeunesse, D'eux)

4. Jabari plonge, de Gaia Cornwall, D’eux, 2020
Album, dès 4 ans

Trouver le courage de faire un grand saut est difficile, mais Jabari est presque prêt à faire le grand plongeon… Il a terminé ses leçons de natation et réussi son test de natation. C’est un excellent sauteur, il n’a donc pas peur du tout. «Ça a l’air facile», dit Jabari en regardant les autres enfants prendre leur tour. Mais lorsque son père lui serre la main, Jabari la serre en retour…

Avec beaucoup de douceur, cet album raconte un moment entre un père encourageant et un petit garçon déterminé, qu’on ne peut s’empêcher d’encourager. On sent bien la crainte de Jabari dans ses gestes, mais il fait tout pour que cela ne paraisse pas! Son papa est très compréhensif et patient: il amène son garçon à apprivoiser sa peur en lui donnant des trucs et en le rassurant. Il normalise aussi les sentiments de son fils: s’il n’est pas prêt, il peut attendre. C’est tout à fait rafraîchissant de voir un papa noir présent dans la vie de ses enfants dans un livre jeunesse. Trop souvent, ces papas y sont absents.

Les illustrations en techniques mixtes sont superbes: le champ de profondeur fait usage de pages de livres recyclées et l’auteure a utilisé une jolie palette de couleurs pastel. La couleur de peau des personnages contraste avec leur environnement, d’autant plus qu’elle est auréolée d’orange fluo. L’effet est très beau! Les illustrations s’étendent sur les doubles-pages pour former de belles fresques, par exemple lorsque Jabari est au sommet du plongeoir et regarde la piscine en contrebas. J’ai beaucoup aimé ce livre qui croque un moment du quotidien, sans que la couleur de peau des personnages ne soit exoticisée ou posée comme étant une problématique.

5. Les rois du parc, de Joseph Kuefler, Circonflexe, 2018
Album, dès 5 ans

Deux enfants, Léanne et Johan, décident de régner sur le parc de loisirs. Ils imposent à leurs sujets des conditions et des règles de jeux… C’est bientôt la guerre déclarée entre les deux souverains pour savoir qui sera maître des balançoires et des toboggans.

Léanne est une petite fille noire au teint foncé. C’est une forte tête qui s’impatiente facilement. Le parc est son royaume, et elle ne compte pas le partager avec Johan. D’ailleurs, les deux enfants ne s’entendent pas sur la division du territoire. Si, de son côté, Johan fait un «plan de conquête», Léanne fait un «MÉGA plan de conquête». Au fil des pages, les amis du parc s’amusent de moins en moins. Puis, les idées de conquête de Léanne et Johan leur montent tellement à la tête qu’un jour il n’y a plus rien à conquérir et plus de copains avec qui jouer. Il faudra donc se réconcilier et apprendre à partager!

J’ai adoré la mise en pages de cet album amusant. Les doubles-pages font ressortir l’opposition entre Johan et Léanne. Au final, les deux enfants finiront par élaborer un plan d’excuse, rendre leurs bannières royales et leurs royaumes. La chute, inattendue, fera réfléchir les petits lecteurs. Les rois du parc est un album vraiment agréable qu’il faut lire de toute urgence!

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Couverture et image intérieure de «Les rois du parc» (© Circonflexe)

6. Terminus, de Matt de la Peña et Christian Robinson, Les éditions des éléphants, 2016
Album, dès 5 ans

Lors de leur voyage en bus, Tom et sa grand-mère découvrent la beauté du monde qui les entoure…

Terminus est un album qu’on lit lentement afin d’admirer les illustrations et de savourer les mots. L’illustrateur Christian Robinson utilise avec beaucoup d’inventivité des techniques mixtes comme la peinture, le collage, l’estampe et le fusain. Le récit est très bien mené. Au départ, on peut croire que Tom et sa grand-mère sont moins privilégiés que d’autres personnes de leur communauté et on se pose beaucoup de questions, tout comme Tom. Pourquoi prennent-ils l’autobus? Pourquoi n’ont-ils pas de voiture? Le quartier couvert de déchets et de graffitis est-il celui de leur maison? Se rendent-ils à une soupe populaire pour dîner? Eh bien, non, non et non. Tom et sa grand-mère se rendent dans un quartier défavorisé après une matinée à l’église pour y faire du bénévolat. Et c’est magnifique. La grand-mère de Tom trouve toujours des réponses justes, appropriées, authentiques et poétiques. À travers leur trajet en autobus, on découvre la bonté, la générosité, le respect et le don de soi dont nous sommes tous capables. Tous les éléments sont réunis pour faire de Terminus un album qu’il faut absolument avoir dans sa bibliothèque personnelle. Fabuleux!

7. Le petit jardinier extraordinaire, de Sam Boughton, Gallimard Jeunesse, 2019
Album, dès 5 ans

Joe est un petit garçon rêveur. Un jour, une graine d’idée germe dans son esprit… Avec patience et détermination, il va changer son monde gris et ordinaire en un endroit extraordinaire!

J’adore ce savant mélange de textures, de couleurs, de traits, de collages, de feutres, de crayons dans les illustrations. L’auteur ne raconte pas l’histoire que par le biais de mots, mais aussi par le biais des images qui véhiculent toutes sortes de messages et d’informations complémentaires au récit. Joe est un garçon noir aux lunettes bleues, mais sa couleur de peau ne change strictement rien au récit. Il s’intéresse aux sciences et à la manière dont fonctionne le monde. Il aime explorer, dans la réalité ou dans le monde imaginaire des livres. Il n’a pas peur d’expérimenter des choses, et c’est d’ailleurs sa volonté de faire pousser un arbre qui fait naître ce récit fantastique, beau et touchant. Car lorsque la plante de Joe fleurira et se multipliera, il en offrira à toutes les personnes qu’il croisera afin d’enjoliver son quartier et faire plaisir par un acte gratuit de générosité. Un petit bijou d’album!

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Couvertures de «Terminus», «Le petit jardinier extraordinaire» et «Un jour, tu découvriras...» (© Les éditions des éléphants, Gallimard Jeunesse, Scholastic)

8. Un jour, tu découvriras…, de Jacqueline Woodson et Rafael López, Scholastic, 2019
Album, dès 5 ans

Plusieurs raisons expliquent pourquoi certaines personnes se sentent différentes des autres. Peut-être est-ce à cause de leur apparence physique ou de leur façon de parler, de leur nourriture ou de n’importe quel autre détail. Dans tous les cas, il n’est pas toujours facile de faire ses premiers pas dans un environnement où l’on ne connaît personne, et pourtant, c’est bien nécessaire…

Le texte percutant de Jacqueline Woodson et les somptueuses illustrations de Rafael López démontrent avec brio que tout le monde se sent parfois étranger et qu’il faut du courage pour continuer son chemin malgré ce sentiment. Cet album prouve également que de bonnes choses peuvent arriver lorsque l’on ose enfin s’ouvrir aux autres. L’auteure noire américaine Jacqueline Woodson décrit avec des mots simples et porteurs de sens toute la détresse qu’un enfant peut ressentir lorsque ses petits camarades de classe rient de lui à cause de sa différence, quelle qu’elle soit.

Au final, ce livre montrera que, malgré nos différences, il y a toujours quelque chose qui nous rassemble et témoignera également du courage nécessaire pour aller de l’avant quand on se sent différent. Sublime.

9. Tonton couture: une histoire au bord du fleuve São Francisco, d’Eymard Toledo, Éditions Anacaona, 2017
Album, dès 6 ans

Le petit Eduardo veut être couturier, comme son oncle. Son tonton lui apprend tous les secrets du métier – et lui raconte aussi plein d’histoires sur la vie d’autrefois. Autrefois, avant que la grande usine s’installe au bord du fleuve, et pollue la région. Tonton Couture coud les uniformes des ouvriers. Mais un jour, l’usine décide de produire les uniformes dans un pays lointain pour économiser les coûts…

Le texte, qui se lit comme on écoute un ami nous relatant ses souvenirs, m’a fait voyager jusqu’au Brésil. J’y ai découvert un peuple, une famille, des individus dont l’histoire m’a touchée. Les illustrations sont si belles que j’ai dû plusieurs fois arrêter la lecture pour les dévorer des yeux afin d’observer chacun des détails si longtemps travaillés par l’auteure: des vestes suspendues par des cintres au bord d’une fenêtre avec vue sur un chantier aux bouteilles et babioles déposées nonchalamment près d’un écran de télévision, en passant par les linges colorés que les femmes lavent dans le São Franscico, surnommé le «Vieux Chico», l’un des plus longs fleuves du Brésil. Ces illustrations vivantes tout en reliefs composées de collages semblent vouloir s’échapper du livre. C’est un art infiniment beau. Au fil des pages, la relation entre un jeune garçon et son oncle couturier se tisse et se dévoile au lecteur. C’est à travers ce village brésilien transformé et par le biais d’un couturier inventif et persévérant que le livre nous transmet son message écologique.

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Couverture et image intérieure de «Tonton couture» (© Anacaona)

10. Voici Willie O’Ree, d’Elizabeth MacLeod et Mike Deas, Scholastic, 2020
Documentaire, dès 7 ans

Le 18 janvier 1958, Willie O’Ree est entré dans l’histoire lorsqu’il est devenu le premier Noir à jouer dans la LNH. Il a disputé un total de 45 matchs avec les Bruins de Boston, un exploit remarquable compte tenu des épreuves qu’il a dû surmonter pour y parvenir. Au cours de sa carrière, Willie a souvent dû faire face au racisme, à l’intolérance et aux insultes. Toutefois, grâce à son caractère, sa persévérance et son amour du jeu, son séjour avec les Bruins n’était que le début de ses réalisations dans le monde du hockey…

La vie de Willie O’Ree est racontée comme une histoire et on retrouve à la fin du livre une ligne du temps et des photos du biographié. On y apprend notamment que les parents d’O’Ree ont quitté les États-Unis par le chemin de fer clandestin pour s’établir à Fredericton au Nouveau-Brunswick. Cela rend l’histoire très concrète pour les enfants qui sont parfois surpris de réaliser que ces personnes ont véritablement existé. Cela permet aussi aux enfants de comprendre que les histoires ont plusieurs fonctions: divertir ou informer, par exemple.

Le texte est efficace, simple et agréable à lire. L’auteure n’a pas tu les difficultés rencontrées par Willie en raison de la couleur de sa peau. Je trouve qu’il est important de dire les choses telles qu’elles sont, même si c’est difficile. Le texte aborde bien sûr aussi des choses positives, comme la persévérance de Willie, sa détermination et le soutien des personnes qui l’ont aidé dans son parcours. Willie est un véritable modèle pour tous. Encore aujourd’hui, il est responsable d’un programme œuvrant auprès de jeunes qui n’ont pas les moyens de s’inscrire au hockey, ou qui sont issus de minorités et ont peu de modèles dans le monde du hockey. Ce livre est tout simplement fantastique. Ne passez pas à côté!

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Couvertures de «Voici Willie O'Ree» et «Les quatre sœurs March» (© Scholastic, Jungle)

11. Les quatre sœurs March, de Rey Terciero et Bre Indigo, Jungle, 2019
Bande dessinée, dès 10 ans

Les quatre sœurs March Meg, Jo, Beth et Amy passent une année difficile. Non seulement leur père est parti à l’autre bout du monde et leur mère se tue à la tâche pour boucler les fins de mois, mais en plus chaque sœur doit affronter ses propres problèmes. Histoires à l’école, soucis de santé, ennuis avec les garçons ou sentiment d’être perdue, les filles March ont toutes besoin de la même chose: se soutenir les unes les autres. En restant unies, ces quatre jeunes femmes trouvent le courage d’être elles-mêmes…

Cette relecture du célèbre livre de Louisa May Alcott donne à voir une famille recomposée multiraciale. Les personnages sont bien développés et l’histoire bien ficelée. Le récit garde un bon rythme tout au long de l’histoire qui se déroule sur plusieurs mois. On s’attache aux quatre sœurs March, et les auteurs parviennent à nous faire vivre les mêmes angoisses, les mêmes joies, les mêmes déceptions et les mêmes réussites qu’elles. J’ai aussi aimé que cette bande dessinée aborde la thématique queer, ce qui ne se fait pas souvent en littérature jeunesse. Points bonus pour la présence d’une belle diversité corporelle parmi les personnages du livre: on y voit des corps grands et élancés, petits et trapus, maigres ou gros. Bre Indigo est une illustratrice noire américaine à surveiller!

12. Entre chiens et loups, de Malorie Blackman, Milan, 2011
Roman, dès 12 ans

Imaginez un monde. Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé. Un monde où les communautés s’affrontent à coup de lois racistes et de bombes. C’est un monde où Callum et Sephy n’ont pas le droit de s’aimer. Car elle est noire et fille de ministre. Et lui blanc et fils d’un rebelle clandestin… Et s’ils changeaient ce monde?

J’ai d’abord lu le livre Entre chiens et loups lorsque j’étais au secondaire et je me souviens à quel point cette lecture m’avait marquée à l’époque. Je l’ai relu récemment et j’ai eu le même coup de cœur pour ce roman de l’auteure noire américaine Malorie Blackman. L’histoire de Sephy et Callum m’a gardée en haleine du début à la fin. J’ai dévoré tous les tomes de la série et, une fois parvenue à la fin, j’étais carrément en deuil! J’étais triste que tout cela soit fini et j’aurais voulu rester dans l’univers de Malorie Blackman plus longtemps. J'ai adoré suivre l'histoire parallèlement du point de vue de Sephy et de celui de Callum. Ce roman conjugue habilement histoire d'amour, fresque historique, tourments adolescents, passage à l'âge adulte et critique sociale et politique. Un incontournable.

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Couvertures de «Entre chiens et loups» et «Ghost» (© Milan, Milan)

13. Ghost, de Jason Reynolds, Milan, 2019
Roman, dès 12 ans

Ayant réussi à échapper, avec sa mère, à son père qui leur tirait dessus, Castle, un adolescent, a pris en secret le surnom de Ghost, pour s’être vu tel un fantôme dans les yeux de l’épicier qui les a cachés cette nuit-là. Un jour, en rentrant du collège où ses camarades ont pris l’habitude de le maltraiter, il observe des coureurs s’exercer. L’entraîneur lui propose alors de les rejoindre.

Dès les premières lignes, l’auteur noir américain Jason Reynold parvient à capter notre attention. Ghost est un personnage réaliste, crédible et imparfait comme je les aime. Il se croit fort, voire meilleur que les autres — surtout à la course à pied — mais il apprendra que ce sport, c’est bien plus que de se mettre à courir. Au départ, Castle accepte de rejoindre l’équipe municipale d’athlétisme simplement pour augmenter ses chances d’intégrer l’équipe de basketball l’année suivante. Et, vous le devinez, cela ne se passera pas exactement comme il l’avait prévu. Castle est un adolescent qui apprend vite, et qui est impatient de vivre pleinement sa vie sans porter le fardeau de tous les privilèges qu’il n’a pas: être noir, pauvre et enfant de prisonnier lui donne une grande maturité. L’écriture de Jason Reynold rend difficile l’arrêt de la lecture de ce roman. À chaque page terminée, on veut absolument commencer la suivante sans tarder. Fortement recommandé!


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[1] Les passages en italique correspondent à des résumés d'éditeur ou de libraire.