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Okilélé, une emprise sur le destin

Anne Dupin
1 janvier 1990



Okilélé, une emprise sur le destin





Dans le précédent numéro d'Argos était proposée une lecture de l'album de Ponti Okilélé. La construction identitaire du héros permet la réparation finale, lorsqu'elle passe par la maîtrise du langage, du temps et de l'espace qui donnent prise sur le destin du monde, et donc de l'individu.






Un rapport décalé à l'espace et au temps


Livré constamment à lui-même, Okilélé n'est nullement incité à investir l'espace et le temps du quotidien d'une façon moins floue et décalée. Bien qu'il réussisse parfois "à être à table en même temps que tout le monde", et qu'il sache repérer qu'il ressort "un lundi" de sous l'évier, Okilélé est capable de dormir le jour et de partir marcher "dans la nuit" avec Martin Réveil. Il se contente de savoir qu'il prend son bain "souvent le matin", que "certains jours" il n'est pas bien et qu'on peut l'oublier "des heures entières" dans sa cachette.

Ayant du mal à se trouver une place en tant qu'enfant au sein de la famille, il s'ingénie à s'en trouver une dans l'aménagement spatial de la maison. Comme il est à la fois dans le besoin d'occuper une place centrale qui lui redonne le sentiment d'exister, et dans la difficulté d'assumer l'affrontement avec ses parents, il choisit des endroits centraux mais cachés ou isolés : le lustre au plafond du salon, la tente devant la télé, la soupière au centre de la table, la baignoire au milieu de la salle de bain. Lorsqu'il choisit "de s'installer sous l'évier" avec les poubelles, c'est un lieu dissimulé mais qui se trouve au contraire à la périphérie du monde familial. Un espace de transition dans lequel on relègue ce qui vient de l'intérieur et qui doit être évacué vers l'extérieur. Okilélé n'a donc pas sa place dans la maison. Ses parents n'ayant pas le courage du meurtre, ils choisissent le bannissement hors des murs et de la pensée de la famille, au-delà de la frontière traduite par le mur de brique.



Un monde souterrain structurant



Dès qu'il aménage son lieu propre sous l'évier, on constate une nette évolution dans son rapport à l'espace. Lui qui semblait abonné au désordre, que ce soit dans la salle de bain, dans sa cabane ou pour faire du bricolage, sait s'aménager une chambre d'une façon relativement organisée malgré le capharnaüm environnant. Sa rencontre avec Martin Réveil va être déterminante. C'est "avec lui [qu']il agrandit sa Maison-Sous-la-Terre". Il n'investit pas la cave en désordre de ses parents, mais construit des galeries et différentes pièces très fonctionnelles et bien rangées. Tant qu'il est dans cet environnement, il sait s'organiser dans l'espace.

Martin Réveil va également aider Okilélé à structurer le temps. Mais ce réveil matin ne semble pas jouer le rôle habituel de celui qui marque les heures. Que ce soit du fait de la réparation ou parce qu'il n'est pas trop cassé, son réveil est encore capable de sonner au moment voulu, mais son unique aiguille indique un éternel midi. De toute façon, il importe peu qu'il fonctionne vraiment. Il suffit à Okilélé de vivre les grandes oppositions temporelles : matins et soirs, jours et nuits. Martin Réveil va plutôt avoir au début un rôle d'éducateur qui mène des activités organisées dans le temps et l'espace. "Tous les matins, ils inventaient une pièce", à midi il lui apprend à lire et à écrire, et "le soir, ils construisaient le parlophone […]". La nuit est le moment des confidences intimes de l'enfance ; Martin Réveil lui raconte une histoire de maltraitance, aux repères temporels marqués. La nuit est aussi l'occasion de contacts avec les étoiles, et lorsqu'elles lui répondent, Okilélé sait que l'instant est venu de quitter son antre. Ce placard sous l'évier que les parents croient être un espace clos est en fait devenu un lieu d'ouverture vers le monde à l'autre bout des galeries souterraines. Okilélé choisit d'en sortir "un lundi", jour de commencement d'une nouvelle semaine qu'il espère peut-être meilleure que les autres. Au-delà de la structuration du temps, le fait qu'il ait redonné vie au réveil manifeste le désir de se réveiller de son cauchemar en lui trouvant une issue. Cet acte marque son entrée dans un temps nouveau. Celui où, désormais plus seul, il va lui aussi vers une renaissance pour vivre une nouvelle existence.



Lorsque temps et espace se confondent



Après son départ, son rapport à l'espace et au temps devient plus complexe car ses repères changent. Temps et espace semblent confondus. Précédant Martin Réveil plus souvent qu'il ne le suit, "ils marchèrent longtemps, dans plusieurs nuits", des ténèbres de la nuit des temps à l'aube d'un jour nouveau. Okilélé n'est plus dans son histoire d'enfant solitaire, il aborde maintenant la dimension de la collectivité, du temps de la Préhistoire à celui de l'Histoire. À défaut d'être membre d'une famille, il doit devenir membre de la communauté et y trouver sa place dans le temps et l'espace. Ce monde de la vie sociale introduit de nouveaux repères encore non maîtrisés, ceux de la frise chronologique historique. D'un dolmen préhistorique en passant par un piédestal de l'époque gallo-romaine, jusqu'à une Boît-Taréponz-télévision des temps modernes, Okilélé se déplace au hasard de ses pas.

Un peu perdu dans ce nouvel espace-temps, il se repère encore par rapport aux événements de sa propre vie : le "jour de Gradusse" est annoncé comme le font les enfants qui parlent de l'heure des mamans à l'école. Le cheminement d'Okilélé se trouve en partie révélé par un procédé iconique cher à Ponti et toujours aussi efficace : le découpage d'une image de fond en plusieurs vignettes traduisant dans un même espace les différents déplacements dans le temps des personnages. Cet artifice maintient une unité spatiale conjointement à des espaces temporels différents. Il sera utilisé par la suite plusieurs fois durant le parcours, jusqu'à la métamorphose en arbre, où il renforce l'impression d'intemporel. Les incrustations narratives participent aussi de cette impression, le code linguistique donnant des informations sous différentes formes dans un même espace.



Le temps de l'errance



Après avoir quitter Gradusse, Okilélé se retrouve désemparé, "seul, avec Martin Réveil". Sentiment de solitude paradoxal, mais d'autant plus compréhensible qu'il ne communique apparemment plus avec son ami, qui ne fait qu'adopter des attitudes mimétiques, comme un petit enfant copiant son grand frère. Depuis leur départ, Martin Réveil n'a plus le rôle structurant qu'il avait sous terre. Ce n'est plus Okilélé qui court après le temps mais le temps qui a du mal à suivre le cours des événements. Okilélé est même parfois obligé de porter son réveil, surtout lorsque c'est "trop dangereux pour lui". Martin Réveil semble vouloir rester dans le monde de l'enfance tandis qu'Okilélé gagne en maturité, acceptant la prise de risque que représente l'affrontement avec l'inconnu du monde. C'est Okilélé qui dorénavant montre le chemin, mais dans un état d'errance physique et d'égarement mental tel qu'il ne sait où il va, "sans plus savoir quel jour on était". Alors même qu'il vient de hurler rageusement qu'il ne veux plus qu'on l'aide, comme un enfant frustré, il sait néanmoins reconnaître la valeur des conseils d'un "vieillard très vieux et très sage", qui lui redonne des repères spatio-temporels, plutôt abstraits et énigmatiques comme il se doit : "Maintenant, c'est aujourd'hui. […] Il te faut suivre le fil, trouver la Vieille Forêt […]." Okilélé suit ces instructions au pied de la lettre, retrouvant ainsi le fil de son chemin, "mince comme un cheveu".

Venant d'un monde historique désertique, aux couleurs chaudes et rougeoyantes, qui devient de plus en plus fantastique dans sa végétation, Okilélé arrive dans un lieu magique traduit par la froide ambiance verdâtre du "bois de silence". Le combat contre le dragon forme une image de transition entre les deux mondes, tant au niveau des couleurs que du pont de corde traversant la page, passage étroit que l'initiation oblige à franchir. Mais cette corde conduit à "une maison d'où elle ne ressortait pas". C'est un lieu d'anéantissement, dans lequel Okilélé va effectuer jour et nuit des travaux impossibles à réaliser dans le temps et l'espace du réel : remplir un puits "sans fond", couper du bois "pour tous les hivers", faire "neuf petits déjeuners par jour, même la nuit". C'est un lieu de perte des repères, dans lequel la perspective même du paysage est impossible, à en juger par l'oiseau-fontaine qui se situe sur deux plans, à la fois éloignés et rapprochés. C'est le seul endroit où Martin Réveil, sentant le danger, manifeste son opposition en refusant de suivre Okilélé et en cessant de copier ses faits et gestes. Okilélé reprend ses esprits et se rend compte que céder à l'injonction de Pofise Forêt qui veut "arrêter son ami Martin Réveil" marchant au loin, serait s'arrêter lui-même, se figer dans le temps et mourir. Il décide de quitter Pofise Forêt, refusant que le temps s'arrête, malgré les écueils de la vie.


Quand Okilélé quitte ce lieu de mort, il a perdu à nouveau ses repères dans l'espace. Sans plus de fil pour le guider, marchant "sans savoir où aller", il va devoir faire appel cette fois à lui seul pour se retrouver. Il se plante en terre durant le temps que dure la reproduction des oiseaux. Il est dans une conscience temporelle d'un cycle de la nature, accompagné par Martin Réveil qui en sonnant pour la première fois confirme qu'il est temps de cesser "de faire l'arbre", "le jour où les oiseaux s'envolent". La mise en page augmente l'effet d'une durée virtuelle accélérée, les huit images de la métamorphose en arbre se succédant comme les prises de vues instantanées d'un film documentaire à grande vitesse passé au ralenti, permettant de voir pousser les branches et les feuilles. Mais Okilélé est en même temps dans une intemporalité intérieure, symbolisée par l'endormissement sous une feuille de Martin Réveil, comme si le temps s'arrêtait pour laisser les "pierres aussi vieilles que la terre" lui livrer leurs secrets. Il n'a plus vraiment besoin de conseil pour poursuivre son chemin; néanmoins il faudra qu'un arbre lui suggère encore d'aller "sur cette planète où quelqu'un [l']attend" pour qu'il se décide à planter la graine qui fera pousser la montagne. Capable d'arrêter mentalement le temps, il est aussi désormais devenu totalement maître de ses déplacements dans l'univers. Okilélé est passé du temps de l'enfance et de son histoire, à celui de l'Histoire puis de l'initiation par les secrets hors du temps de la terre, avant d'être dans le temps de l'adulte qui accède à la compréhension des causes. Mais cette compréhension n'est accessible que si elle passe dans un premier temps par la mise en mot, le développement du langage, puis par l'accès à un langage universel.



Du " parlophone " au langage élaboré



Le premier contact d'Okilélé avec la langue donne lieu à une compréhension décalée elle aussi, puisqu'il répond aux exclamations familiales péjoratives comme à une nomination. Tel un animal qu'on dénomme en constatant une particularité physique, il se trouve affublé d'un nom en transcription phonétique - qui traduit aussi la segmentation linguistique erronée du petit enfant - procédé récurrent dans l'onomasiologie des albums de Ponti. Ne parlant pas encore, il met en place un "parlophone", seul mode de communication à sa portée. Mais ce système, qui ne le conduit qu'à museler toute la famille avec ses cordes, s'avère inadapté et renforce l'incompréhension et l'incommunicabilité. Il ne peut remplacer l'usage du langage, auquel Okilélé ne semble pour l'instant pas avoir encore accès.

C'est face à la colère parentale qu'il sera poussé à prononcer ses premiers mots, exprimés non pas dans l'heureuse béatitude qui conviendrait à une première tentative de communication par la parole, mais teintés d'une angoisse exprimant à la fois la pitié qu'il implore et la peur qu'il ressent devant eux : "Pitrouille ! Pitrouille !"

Martin Réveil sera le premier personnage à lui parler vraiment, pour lui raconter la triste "histoire de sa vie", incrustation narrative dans une bulle de B.D. qui augmente l'effet d'intimité du discours parallèle à celui du narrateur. Grâce à ce compagnon d'infortune, il apprend "à lire et à écrire en mangeant de la soupe aux lettres" ; les petites nouilles alphabétiques attestent de son niveau d'écriture, de l'ordre du "caca bo(udin?)". Attiré très tôt par les livres, Okilélé ne pouvait qu'en regarder les images, mais la place centrale qu'occupe la grande bibliothèque dans sa "Maison-Sous-la-Terre" témoigne peut-être du niveau de lecture qu'il désir atteindre par la suite.

Plus tard il rencontre Gradusse, l'éléphant statufié sur son piédestal, faisant référence au Gradus de Dupriez, abrégement de Gradus ad parnassum. Allusion non seulement amusante à ce répertoire plutôt dense des procédés littéraires, mais qui détermine aussi un rapport signifiant de l'être au monde et au langage, ayant accès aux figures de rhétorique, formes de "surgissement souvent indifférencié du moi au monde 1". Figé d'avoir exprimé son "moi", Gradusse recouvre l'usage de la parole grâce à Okilélé qui légitimise cette expression, faisant ainsi preuve de sa perspicacité et du niveau d'élaboration qu'a atteint son propre langage: "Si tu as eu le dernier mot, tu l'as toujours, et un mot c'est suffisant…"

À en croire la Cafteuse, effectivement "un seul mot suffit". Mais face à la Boît-Taréponz, le "moi" de ce Gradusse impulsif, symbole d'une personnalité au stade d'individuation, toujours trop "pressé de rendre service", à la parole primitive personnifiée en un petit "moi" rouge et poilu à l'aspect diabolique, ne s'avèrera néanmoins pas suffisant. Il sera même erroné, puisque ce n'est pas le mot magique qu'elle attendait pour répondre "à toutes les questions, même celles qu'on a pas posées". Ce "moi" égocentré, libérateur lorsqu'il est expression d'une conscience de soi qui permet de sortir d'un état catatonique, déclenche en revanche le silence et le recul lorsqu'il s'impose trop aux autres. Gradusse, enfermé dans son égocentrisme, compagnon de route qu'Okilélé n'avait pas demandé, s'est à ce point imposé dans la situation de communication qu'il a fait perdre au héros sa chance d'accéder à la connaissance, "d'entendre les réponses à toutes les questions qu'il se posait". On peut noter le jeu entre le discours euphémique du narrateur qui annonce qu'Okilélé "dit au revoir à Gradusse", tandis qu'Okilélé hurle "je veux plus qu'on m'aide!", réaction émotionnelle encore très infantile. On retrouve dans tout ce passage la double conduite narrative, qui inclut dans l'histoire les manifestations subjectives de Gradusse et d'Okilélé dans des bulles, ainsi que les explications complémentaires de la Cafteuse, renforçant l'aspect oraculaire de son propos.



L'accès au langage universel



Lorsque plus tard il tente de communiquer avec les arbres, il ne peut entendre leur réponse, ne sachant pas "parler arbre". Ce qui renforce, après l'épisode de Gradusse, la prise de conscience que la communication impose d'utiliser le langage adéquat. Il apprend donc à "parler arbre" et à "parler oiseau", et muni de ces langages de la nature, il peut enfin parlophoner "avec le monde entier". Et qui plus est sans parlophone mais grâce à sa trompe, devenue la branche principale de l'arbre. Mais tout à son enthousiasme, il utilise dans un premier temps cette nouvelle compétence un peu à tort et à travers, posant "mille questions à n'importe qui, sur n'importe quoi, pendant trois jours et trois nuits". Okilélé réussira enfin à parlophoner avec les étoiles et "le plus petit caillou de tout l'univers", découvrant ainsi le remède pour réveiller le soleil, dont la chaleur peut de nouveau rayonner "partout autour de lui", faisant refleurir la nature aux pieds du lit de la princesse qui s'éveille. La maîtrise du langage permet d'avoir prise sur son destin.



Une réparation qui passe par l'amour



Mais la personnalité d'Okilélé n'a pas encore vraiment assumé la totalité de son moi, ni actualisé toutes ses capacités. Il a acquis le pouvoir de maîtriser le monde ; "parlophoner avec qui [il] veut", faire pousser les montagnes, atteindre des planètes lointaines et guérir les astres. Mais revenu à son point de départ muni de ces nouveaux pouvoirs quasi divins, il découvre que durant son absence le chaos s'est installé dans l'univers familial. La maison de ses parents est en ruine, "trempée par les pluies, battue par les vents". Contrairement à toute attente, ils ne sont nullement satisfaits d'avoir évincé leur rejeton, car tout va mal depuis son départ. Ces parents si destructeurs, qui lui ont refusé l'amour et le droit à l'existence en tant qu'être différent d'eux-mêmes, subissent le contrecoup de leur abandon. Leur monde matériel a été "démoli par les tempêtes", et leur univers mental n'est pas indemne : sujets à des désordres psychiques graves, ils "pleuraient sans cesse", "les repas n'avaient plus de goût", "leurs mains faisaient autre chose", et "leurs mots disaient le contraire", jolies formules enfantines qu'on pourrait traduire par état dépressif, actes manqués et autres lapsus.

C'est alors Okilélé qui va prendre en charge sa famille. Il prépare "un bon repas dans la grande marmite de fête", dans laquelle il met "pour le goût […] sa cape et les dernières gouttes du ruisseau de larmes". Malgré le goût certainement amer de cette soupe qui leur fait ravaler leurs larmes, elle suffit à les faire revivre. C'est donc lui, petit être parvenu à maturité, qui effectue la réparation du méfait auprès de sa famille, et qui les aide, de la place de celui qui a réussi à se construire une nouvelle identité en acceptant sa différence. Toute la famille rebâtira la maison "exactement comme avant, sans rien changer", sous l'œil vigilant d'Okilélé qui retrouve ainsi son monde initial, mais enrichi de cette réparation qui lui permettra de vivre une relation familiale différente.



La maîtrise de son destin



Okilélé a donc atteint ses objectifs : "savoir pourquoi les choses étaient comme ça et pas autrement", "savoir où était le quelqu'un qui l'attendait" et "avoir les réponses à toutes ses questions". Si la vie était aussi injuste avec lui, ce n'était pas de la faute de ses parents, irresponsables eux-mêmes victimes de leur propre histoire, mais parce que tout allait mal depuis que le soleil était tombé endormi. Les causes du malheur étaient extérieures aux murs de la maison familiale. Son existence n'était pas aussi vaine qu'il le croyait puisqu'il a su entendre l'appel des étoiles, sauver le monde en général, sa famille et lui-même en particulier. Passant de l'obscurantisme à la lumière, il a dû franchir de nombreuses épreuves pour dépasser la névrose familiale, atteindre la maturité suffisante et obtenir le pouvoir d'agir sur sa vie.

Son univers reconstruit, il peut maintenant se projeter vers un futur proche dans lequel l'amour lui sera accessible. Être en devenir, il ne sera un adulte véritablement accompli que lorsqu'il aura obtenu la main de la princesse, avec " sa permission " bien entendu, pour combler son désir de fusion. Car la prochaine étape de sa destinée n'est probablement pas de rester dans ce monde familial reconstitué, étape nécessaire mais pas suffisante, mais de trouver enfin l'amour avec l'âme sœur, comme le laisserait supposé son regard final tourné vers les cieux. Quoi qu'il en soit, dorénavant le soleil ne l'oubliera plus.




Anne Dupin - CRDP de Créteil

[email protected]




Cette article a été publié dans la revue Argos N° 32, Septembre 2003


Sur le site du CRDP de l'académie de Créteil, dans l'espace Télémaque Littérature de jeunesse, cet article a fait l'objet d'une animation pédagogique. Cette animation est visible à l'adresse suivante :
http://www.crdp.ac-creteil.fr/telemaque/document/ponti02.htm



Cette animation était couplée avec une autre animation sur Claude Ponti : Activités autour des albums de Claude Ponti : http://www.crdp.ac-creteil.fr/telemaque/document/ponti01.htm



Par ailleurs, le catalogue de la revue Argos est accessible à la consultation (résumés d'articles) à l'adresse : http://www.crdp.ac-creteil.fr/argos/catalogue/.