Monsieur Tilali

Sur la plus belle place de Paris,
il y avait un banc au milieu d’arbres
originaires de Chine.
Et sur ce banc, un vagabond.
La nuit, de temps à autre, il chantait :
— Ti lali… ti lali…
Un enfant aimait ce Ti lali. Ça le berçait.
Mais il gênait les autres gens.
On décida de se débarrasser du banc :
plus de banc, plus de Ti lali !
Mais l’enfant n’arriva pas à s’endormir…
Il se leva et partit à la recherche
de Monsieur Tilali sous le clair de lune.



L’entêtement de l’enfant sera récompensé. Il retrouvera Monsieur Tilali et le conduira chez le roi du quartier pour récupérer le banc. Si le roi fut d’abord embarrassé, une parade fut trouvée : « Le clown a des pouvoirs que le roi n’a pas » et le roi se colla un nez rouge sur le nez ! Ce nez de clown changera le regard des habitants et le banc retrouvera sa place. Depuis, le soir, quand Monsieur Tilali chante, les gens ouvrent leurs fenêtres et l’accompagnent. L’enfant, quant à lui, s’endort en souriant.



Ce texte aborde l’exclusion des SDF en finesse. Cette rencontre entre cet enfant aux allures de petit prince et ce vagabond invite à l’ouverture et à l’entraide et casse les codes d’indifférence et de rejet qui font la loi dans les villes.


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