Les livres

Dans la rue, Vladimir, un chaton noir, suit sa maman. Ils vont à la bibliothèque pour la première fois et le petit va découvrir « la magie des livres ». Il est bien déçu : des étagères, encore et encore. Mais il sait s’amuser, et utiliser l’objet-livre pour en faire un monstre, une voiture, etc. Une petite chatte angora le rejoint. Pendant ce temps, la mère a fait le tour des rayonnages et trouvé un recueil de contes. Les deux chatons écoutent des histoires de princesses, d’ogres, de châteaux… et Vladimir ferme les yeux pour composer les images du récit dans sa tête. Oui, les livres sont bien magiques !

Ode au pouvoir de l’écriture et de la lecture, l’histoire n’est pas neuve, si ce n’est que les héros sont ici des chats (pour leur côté mignon ou pour leur capacité à rester au coin du feu sans bouger ?). Cependant, le caractère éculé du propos s’oublie car les illustrations, sur un format à l’italienne, interpellent suffisamment pour donner envie d’aller jusqu’au bout. Lili Chemin voit surtout d’en haut, des carrés, des ronds, des ombres : facile pour les livres, un peu plus compliqué pour les têtes des chats quoique les yeux ronds de perplexité de Vladimir vous feront certainement rire.

Parfois, l’illustratrice s’autorise à briser sa plongée sur les scènes pour les aborder un peu en perspective, quand cela lui chante, quand cela convient (on aime forcément cette liberté artistique). Et dans ces moments, si l’originalité des visions de Vladimir est indéniable, le dessin-même de sorcières, de pommes d’amour et de châteaux emballés sur un grand huit de foire convainquent un peu moins. Noir, rouge et crème, le livre se lit bien, étonne évidemment, déclenche un enthousiasme, mais pas éclatant.