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Date de publication
Age-cible

Un de perdu

Roman
à partir de 13 ans
: 9782848656243
6.00
euros

L'avis de Ricochet

Lors d’une fête à Bègles, il y a cinq ans de cela, disparaît Clément Trieulle âgé de 7 ans. Quelques secondes d’inattention ce jour-là ont suffi pour bouleverser à jamais la vie de Mélanie, sa mère, dont il était sous la surveillance. Depuis elle se raccroche à l’infime espoir que son fils soit encore vivant. Aujourd’hui Clément aurait douze ans…
Enzo est, tout comme le serait Clément, âgé de 12 ans. C’est un adolescent malheureux laissé pour compte par ses deux parents qui considèrent leur enfant comme un domestique juste bon à faire les courses. Son père comme sa mère font preuve à l’égard de leur fils de ce que nous nommerions de la « maltraitance morale ». Ils oublient notamment d’aller le rechercher après une sortie scolaire, ils le laissent des heures durant seul à la médiathèque car ce lieu est gratuit et chauffé. Il arrive même de manière récurrente que le garçon trouve la porte close de leur appartement suite à une absence soit disant inopinée de son père ou de sa mère. Pour éviter que Enzo se retrouve donc dans le noir sur le palier, son père a eu ainsi l’ « heureuse » idée de lui donner du ruban adhésif afin de le coller sur l’interrupteur pour le maintenir enfoncé ! Parce que, poussé à bout, l’adolescent en vient à la triste -et juste- conclusion que ses parents ne le méritent pas, il organise dans les moindres détails sa disparition. C’est à partir de ce moment précis que les destins de Enzo et de Mélanie vont s’entrecroiser et se sceller…

Gilles Abier a écrit là un roman très réaliste et poignant qui ne peut laisser indifférent tant son contenu tantôt révoltant, tantôt émouvant, s’empare du lecteur. Le portrait psychologique que fait l’auteur des personnages principaux est tellement fin, vraisemblable que par empathie, on s’identifie tour à tour à Enzo, à Mélanie ou à son époux. Qui ne serait pas ému face à cet adolescent de 12 ans qui, exaspéré par la conduite irresponsable et inhumaine de ses parents à son encontre, se voit aculé à mettre en scène sa propre noyade ? Qui ne serait pas ému par cette mère qui, même si elle sait que ce garçon de 12 ans qu’elle a devant les yeux, n’est pas son fils Clément, signe un pacte tacite avec lui et l’adopte comme tel ?
L’éventail des émotions ainsi vécues au cours de cette lecture est si étendu et profond que cette dernière mérite d’être accompagnée en amont et en aval par l’adulte (professeur, parent, libraire) qui en aura été prescripteur. En effet, les thèmes évoqués, la solitude, le désespoir, le « deuil » d’un enfant, la souffrance morale ou l’abandon, seront sans nul doute propices à multiples interrogations et à débats chez le jeune lecteur : des parents peuvent-ils faire souffrir à dessein leur enfant ? Un enfant malheureux au sein de sa famille aurait-il le droit de se choisir des parents ? Des parents peuvent-ils continuer à vivre après la disparition ou la perte d’un enfant ? Du fait des questions qu’il suscite, il nous semble que ce roman soit plus adapté à des lecteurs de plus 12 ans qui seront très certainement plus à même de mettre des mots sur leurs impressions de lecture.
Un texte fort donc, qui rappelle celui de Poil de Carotte de Jules Renard ou du Sagouin de François Mauriac, et qui témoigne de la part de l’auteur d’une connaissance fine de l’humain, hésitant entre profond pessimisme et véritable espoir concernant l’espèce humaine.

Présentation par l'éditeur

Ils ne me méritent pas : voilà ce que pense Enzo, 12 ans, de ses parents. Centrés l'un sur l'autre, son père et sa mère l'oublient depuis qu'il est petit, à la sorite de l'école, à la médiathèque ou carrément sur le palier. Son destin va croiser celui de Mélanie, une mère inconsolable depuis la disparition de son petit garçon, 5 ans plus tôt, un certain jour de fête...

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