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Date de publication
Age-cible

Deux copines ont disparu

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 13 ans
: 2350001997
9.95
euros

L'avis de Ricochet

Fatou et Mariam, deux sœurs africaines bien intégrées dans leur lycée de banlieue parisienne, ne sont pas revenus de leur voyage au pays. Face aux réponses évasives des parents, leur classe, Sylvie en tête, enquête. Mariam, quinze ans à peine, a été promise en mariage à un homme du village, et Fatou n’a pas voulu abandonner sa petite sœur. Les élèves se mobilisent, alertant les autorités, s’appuyant sur les associations, les professeurs… Mais la situation est délicate. D’elle-même, Fatou préférera se marier avec le villageois à la place de sa sœur : majeure, elle pourra divorcer plus facilement…

Un sujet pas facile et pas souvent traité pour ce court roman qui participe de la montée en qualité des éditions Oskar Jeunesse. Bertrand Solet attaque de front la question des mariages forcés, et la façon dont la France, terre d’immigration, réagit face à ce phénomène, atteinte grave à la liberté cependant pas considéré comme tel par ceux qui le pratiquent. A travers les démarches de Sylvie, le lecteur découvre la solidarité des femmes concernées, l’impuissance de l’Etat, l’attente insupportable entre les manifestations... Un narrateur externe garantit, non une objectivité car la position de l’auteur est claire, mais tout du moins une présentation des positions de chacun, leurs hésitations, leurs réflexions ou leur entêtement. En toile de fond, l’écriture et le ton simples rapportent avec justesse la vie d’une classe de lycée, entre légèreté adolescente et gravité de l’environnement social (voir l’évocation du divorce des parents d’une élève). Les personnages, pourtant schématiques vu le nombre de pages, s’adoptent sans hésiter, et Sylvie n’est pas l’unique héroïne de la bande. Les victimes, Fatou et Mariam, n’apparaissent quasiment pas et tout se passe en France, comme pour mieux montrer l’absurdité de l’importation de cette coutume maritale. La fin est particulièrement soignée, reflet d’une réalité humaniste qui laisse place à l’espoir mais ne triomphe pas non plus. A lire d’urgence, et à compléter par des recherches documentaires (un petit dossier à la façon des J’Accuse de Syros manque).

L'avis des internautes

Les avis exprimés ci-dessous n'engagent que leurs auteurs
le 02/04/2008 21:16

J'ai trouvé aussi ce petit roman parfaitement bien construit sur ce difficile sujet, que je n'ai encore jamais vu aborder dans un roman jeunesse. L'auteur nous invite à réfléchir sur cette terrible question des mariages forcées et la difficile condition des femmes dans ces pays.

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