Une forêt blanche et noire

Dans les albums de Christian Voltz, il est souvent question de vie et de mort, de passages entre deux formes ou deux mondes différents. Ici encore, Christian Volz nous conte, en plus grand format qu’à l’accoutumé, une histoire d’amitié et de solidarité pour mieux partir ou mieux renaître. Monsieur Chat invite ses amis, le Lièvre, Madeleine et M. José, à venir avec lui chez Monsieur Kaspar. Mais celui-ci habite loin et il faut pour les quatre amis traverser une grande forêt de bouleau, blanche et noire. Arrivé chez Monsieur Kaspar, l’accueil (à l’inverse du Petit Chaperon rouge) semble joyeux et le vieux monsieur se réjouit d’avoir de la visite. Mais à sa vue, les amis du chat sont effrayés et partent en courant. Reste Monsieur Chat, seul avec son vieil ami, fait de fils de fer squelettiques, de bouche écornée, de passé trop lointain. Attristé par tant de solitude, le Chat se met à jouer du violon et l’emmène dans la forêt noire et blanche. Grâce à un couple de bergeronnettes, Monsieur Kaspar pourra « remplir son cœur » avant de se métamorphoser… en bouleau. Christian Voltz, en ajoutant cette renaissance, insiste sur la solidarité et la transmission. Un album d’une belle tenue où la qualité des illustrations répond à une narration parfaitement maîtrisée.