Les évadés

Les évadés est le sixième titre de Stephen King publié dans la collection jeunesse « Wiz » par les éditions Albin Michel qui, depuis deux ans, ont entrepris de faire découvrir au public adolescent cet auteur prolifique, véritable légende de la littérature américaine. Au total, ce sont sept textes qui ont déjà été sélectionnés dans l’œuvre de l’écrivain à destination d’un jeune lectorat dont quatre sont parus en 2020 (Le corps, Brume, Le molosse surgi du Soleil et La petit fille qui aimait Tom Gordon) et trois en 2021 (Les Langoliers, Les évadés et Chambre 1408, le dernier en date). Les évadés, roman court – 184 pages – et conseillé à partir de 15 ans est présenté ici dans sa version intégrale avec, à l’instar des autres titres déjà sortis, une belle couverture monochrome conçue par la graphiste Alice Peronnet (AKuMimpi).

Publiée pour la première fois en 1982 sous le titre « Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank » cette longue nouvelle est intégrée à l’origine au recueil Différentes saisons avec trois autres récits. Pour sa republication, Albin Michel a choisi de titrer Les évadés en référence à l’adaptation cinématographique de Frank Darabont avec Morgan Freeman et Tim Robbins, sortie en 1994.

L’histoire raconte la vie d’Andy Dufresne, jeune et brillant banquier condamné à perpétuité pour le double meurtre de son épouse et de l’amant de celle-ci. Enfermé à Shawshank, austère pénitencier de l’État du Maine, il y rencontre Red, un as de la débrouille, rôdé à tous les rouages de la prison. Lointain et solitaire, sculpteur à ses heures, Andy n’est pas un détenu tout à fait comme les autres : une amitié naît entre ces deux hommes au tempérament en apparence si éloigné.

Stephen King quitte ici le registre du fantastique et de l’épouvante qui ont fait sa réputation pour se confronter à une autre forme de noirceur : la dure réalité de l’enfer carcéral. Que vaut l’être humain quand il ne lui reste plus pour horizon que la survie ? Écrit avec justesse et dans un style féroce, le récit décrit un univers concentrationnaire où la violence est érigée en loi. Qu’on soit du côté des taulards ou des matons, tôt ou tard, la prison est un piège qui se referme et on y oublie que la vie passe. À travers l’histoire d’Andy Dufresne et son amitié nouée avec Red, ce récit inspirant est d’abord un plaidoyer contre toutes les formes d’enfermement et de renoncement. Et à un âge où les jeunes construisent leur personnalité, ils découvriront que l’espoir appartient avant tout aux hommes libres.