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Date de publication
Age-cible

L'enfant qui ne voulait pas apprendre à lire

Album
à partir de 6 ans
: 9782374180663
10.00
euros

L'avis de Ricochet

Vouloir/ne pas vouloir… apprendre à lire, l’enfant est en équilibre instable sur une pile de livres. C’est exactement la situation de Malo. Il a entre les mains les pancartes de la négation et semble bien assuré dans ce refus. Il est « comme les autres », il a l’air joyeux, intéressé, intégré mais l’auteur prévient  « à première vue » et donc tout de suite, nous attendons  l’explication « il ne voulait pas apprendre à lire », « il n’en avait aucune envie ».

La formulation interpelle tant nous avons l’idée que les enfants « doivent » avoir envie d’apprendre à lire parce que, pour nous, lire c’est grandir. L’image que l’illustrateur, lui-même enseignant, donne des efforts faits par le maître pour entraîner son élève à la lecture est très drôle.  Accompagnement bienveillant ou pitreries se heurtent à la volonté de Malo qui « faisait tout pour ne rien écouter ».

Par la voix du narrateur se développe l’idée que ce refus a de « bonnes » raisons. Et Remedium, l’auteur-illustrateur, nous montre Malo en arrière-plan, observateur des adultes mis en difficulté par l’écrit. Factures, guerres, mauvaises notes : telles sont les expériences partagées de sa mère,  accablée,  de son père, terrifié, de sa sœur, découragée. L’auteur déplie ainsi les « raisons » de son attitude et son argumentaire est convaincant. Parents, élèves, enseignants ont tout intérêt à l’entendre, tout comme la façon dont le problème va se dénouer par « amour ».

Le format de ce livre, mi-roman, mi-album est bien adapté au public concerné, celui des élèves un peu âgés qui ne sont pas entrés dans la lecture. Texte et illustrations puissantes peuvent servir d’intermédiaire pour comprendre et mettre en discussion, pourquoi on lit, ou pas ; comment cela permet d’autres liens que ceux crées par le sport, les sciences ou le dessin. Une réflexion importante qui fait la part belle à l’affectivité dans l’apprentissage et au sens qu’il a, bien au-delà des aspects « mécaniques » auxquels on veut parfois le réduire.