Le phare

Récit à la première personne, on ignore à proprement parler qui est le narrateur : le phare lui-même, le gardien qui se hisse au sommet ? Tout comme on ignore l’interlocuteur : la mer elle-même, un autre phare au loin, une femme à terre… La parole plane sur l’espace ouvert de l’eau, de la plage, sous la lune. Les tableaux se succèdent, au fil du temps, des jours et des nuits, selon un rythme plus ou moins régulier puisqu’on ne sait rien de la fin, « ma propre fin ».

Ces hésitations dans le temps et l’espace suscitent des images, des émotions, entre inquiétude et sérénité, jusqu’à la déclaration d’amour finale, « je t’aime », adressée à…? A chacun de compléter.

Le jeu du noir et du blanc, les scintillements, les taches, créent un poème visuel propice à la rêverie amoureuse faite de regards intenses échangés, de respiration cosmique et de sentiments contraires, grandeur et petitesse mélangées.

Danielle Bertrand

Présentation par l'éditeur

L’auteur a multiplié les techniques de dessin pour aboutir à une incroyable épure dans l’image, se concentrant sur les jeux de lumière, comme dans les mots. Cet album aux multiples lectures parle tout à la fois du silence, de la solitude, de la rencontre, du temps qui passe. Et face à tout cela c’est l’amour qui permet d’avancer, ensemble, immergés dans la mer, au clair de lune.