Le goût de la pêche

Tigre, Cheval et Serpent, trois amis, se baladent en forêt. Au cours de la promenade, Serpent joue le savant. Cheval, pétri d’admiration écoute son ami. Tigre lui, le trouve bien prétentieux ! L’histoire se construit sur l’écart béant qui se développe entre les protagonistes. Au fil de la marche, les compliments de Cheval accroissent la suffisance de Serpent et l’irritation de Tigre. Lorsque se présente La pêche, tout en haut de l’arbre, Serpent se propose d’aller la cueillir pour la faire goûter à ses amis. La pêche dans le discours de Serpent est comme un fruit du jardin des Hespérides, une merveille très extraordinaire. « Savant, expérimenté et généreux, quel ami ! » La jalousie est un très vilain défaut, Tigre n’y tient plus… La chute est superbe, la moralité aussi.

Cette fable animalière, écrite par Chun-Liang Yeh d’après un conte chinois, bénéficie de l’illustration vive, joyeuse de Pauline Kalioujny. Elle croque chaque personnage selon son caractère, Serpent à lunettes, Cheval naïf, Tigre dont le visage s’assombrit au fil du récit, d’un trait vif synthétique. Elle construit un récit cinématographique avec des perspectives différentes : gros plan sur Tigre excédé, plongée vertigineuse lorsque Serpent atteint la pêche convoitée et que les compères le regardent faire… Tout contribue à l’efficacité narrative de cette fable pleine de bonne humeur et de sagesse subtile. A partager, entre amis, bien sûr.