Le garçon qui mouillait les poules

Yves Pinguilly vient de co-signer un livre singulier, Le garçon qui mouillait les poules, paru aux éditions guinéennes Ganndal. Singulier, car c'est la première fois que l'auteur français édite un de ses textes en Afrique, singulier également car cet ouvrage est destiné à de nombreux jeunes lecteurs africains. En somme, un ouvrage jeunesse pour mieux confronter et mieux développer nos deux littératures.





Voici plus de vingt-cinq ans que Yves Pinguilly parcourt l'Afrique, d'Est en Ouest. Un continent qu'il connaît bien pour finalement y être un peu chez soi, mais comme toujours avec cet ancien marin, au bord d'une mer, pour voir l'horizon et découvrir de nouvelles histoires.

On connaissait d'Yves Pinguilly Le Ballon d'or, naturellement, Penalty à Ouagadougou, toujours le foot, et plus récemment les Contes et Légendes d'Afrique d'Ouest en Est. On croyait qu'Yves Pinguilly nous avait déjà fait tout connaître des baobabs fétiches, des masques sacrés et des lacs salés. Il n'en était rien, car ce maître de la parole sait sans cesse renouveler sa manière de voir, comme pour mieux nous la communiquer.

Après Yves Pinguilly voyageur attentif de l'Afrique, voici donc, avec ce Garçon qui mouillait les poules, Yves Pinguilly l'africain. Co-signé avec Sarang Seck, ce conte est édité par les éditions guinéennes Ganndal, sur des illustrations très stylisées, en noir et ocre, de Florence Koenig (qui a déjà illustré le très beau La Couleur des yeux, paru chez Autrement jeunesse).

Pour Yves Pinguilly, auteur reconnu en France, ce petit fascicule s'apparente, n'en doutons pas à une vraie gageure. Publier un conte pour enfants là-bas, en Afrique, n'est pourtant pas anodin pour cet auteur qui aime tant ces pays. Certes, tel qu'on le connaît, Pinguilly a sûrement eu quelques scrupules à publier en Guinée, alors que les auteurs jeunesse africains sont, pour la plupart, très peu édités chez nous. Mais, certainement, la joie d'offrir un de ses textes aux plus jeunes lecteurs a certainement pris le dessus.

Et ce petit conte, où le jeune Diidi s'évertue toute sa jeunesse à trouver le mystère de l'eau, est une réussite. On lira avec attention l'aventure de ce jeune garçon, qui de sa naissance et à sa vie de jeune homme, accomplit les tâche ménagères avec sa mère, joue avec les poules et les arbres, dénigre les risées du village et se réfugie dans son jeu d'enfant.

Un petit livre à vite découvrir ici comme là-bas, pour dire que la lecture et le merveilleux sont nécessaires pour chaque enfant, qu'il soit en France ou en Afrique.

Décembre 2001