La princesse à la plume blanche

Dans l’univers rêvé de l’Inde des maharadjas, La princesse à la plume blanche nous raconte une situation ancestrale de petite fille rivale de sa marâtre. Ishvari Râo, veuf et père de Chedana, sa fille chérie, épouse en secondes noces la mystérieuse Tamasi. Aussi belle qu’énigmatique, elle ne supporte pas la beauté de la princesse, ni sans doute le lien si fort entre le père et la fille. Chedana, aussi douce qu’intelligente, n’aime que la connaissance et la sagesse. La belle-mère va profiter de sa puissance pour évincer la plus faible, supposée noyée mais cloîtrée à vie dans une île bibliothèque prison. Celle-ci va profiter de son innocence pour croître en beauté et en connaissances, au-delà de la prison jusqu’à la délivrance heureuse.

Dans l’univers lisse et très élégant de cette Inde mythique, l’évocation de la noyade de l’enfant introduit dans l’illustration une inquiétante étrangeté et l’enfant qui lave le buffle dans la rivière une touche d’humilité paisible dans l’univers illusoire du palais. L’évocation de l’eau, l’oiseau qui transporte l’amour et dépasse les murs, le jeune homme qui trouve la faille sont des motifs fréquents de nos contes traditionnels mis en mots et en images ici, avec les charmes des civilisations extrême-orientales dans un mélange raffiné où les illustrations pleine page laissent le rêve opérer. Une variation élégante sur un modèle classique, un beau livre.