La cordonnerie des ours polaires

La famille ours cherche une maison et une boutique pour son activité de cordonnerie. Soudain, au milieu de la neige, apparaît une grande, une immense botte abandonnée. Les ours polaires n'hésitent pas et l'aménagent à leur façon. Tout de suite, c'est le succès et les habitants du coin viennent en masse faire fabriquer les chaussures de leurs rêves. Elles sentent les fruits, elles ont des paillettes, elles fonctionnent avec des ressorts… Leur extravagance n'a d'égal que le contentement des clients et les ours finissent chaque journée bien fatigués mais contents.

Et puis arrive un géant. Il voudrait reprendre la botte, que son fils a perdue l'an dernier. Les ours sont catastrophés et lui demandent d'attendre un peu. En grand secret, ils découpent, ils scient, ils cousent… Le géant revient, et découvre une nouvelle magnifique botte vide pour son fils. Tout est bien qui finit bien, les ours blancs peuvent continuer à enchanter les pieds des animaux des environs !

L'histoire satisfait à bien des petits plaisirs enfantins : une famille unie sur trois générations, une maison en coupe décortiquée meuble à meuble, l'énumération de chaussures de folie, des personnages animaliers tout mignons tout ronds… Un univers de jouets et de micro-aventures se fait jour, parfois un peu brut mais franchement singulier. On pense facilement à une histoire du soir inventée au fur et à mesure.

Les images mêlent l'aspect « kawaï » dans sa version traditionnelle (avec les nounours) et dans sa version moderne (avec ces chaussures sur mesure délirantes). L'auteure utilise l'aquarelle pour un rendu légèrement flouté, sans doute la gouache pour exprimer la solidité du géant aux joues roses (une sorte de montagnard alpin). L'album a semble-t-il connu un grand succès au Japon. Les petits lecteurs occidentaux seront-ils aussi enthousiastes face à cette accumulation fantaisiste ?