Grand Ours, petite chaise

Trois termes, trois couleurs, trois temps, valse des personnages et jeu de l’invention, histoires à créer Grand ours, petite chaise convoque immédiatement l’univers du conte, l’histoire de Boucle d’or et des trois ours. Pourtant rien de tel, pas d’or mais du rouge et du noir, pas de loup mais des contrastes entre le grand, le petit, cet album joue sur les clichés et s’amuse à décevoir les attentes !

Même en grimpant sur sa petite chaise, petit ours n’atteindra pas la bulle de Grand Ours. Tout seul avec une petite chaise Grand Ours ne peut rien. Tout seul avec Grande Chaise, petit ours ne peut rien. Mais, assis sur les genoux de Grand Ours, alors toutes les histoires du monde, de phoques, de lions, de tortues ou d'oiseaux peuvent commencer.

Malice de l’auteure-illustratrice et bénéfices de la transmission, raconter des histoires se joue à trois : un pour raconter, un pour écouter (c’est réversible) et ce dont on parle. Lizi Boyd poursuit son travail sur les contraires/complémentaires : dedans/dehors ; jour/nuit ; dans ce troisième ouvrage, grand/petit. La simplicité de l’illustration, la lisibilité de la mise en page réjouissent le lecteur qui a beaucoup à faire pour construire une histoire dans cet univers ouvert où d’abord perplexe, il se sent bien. A lire pour le plaisir de l’illustration et celui du jeu.