Falalalala

Richard Tannenbaum est le seul grand d’une famille de nains, ou plutôt de naines. Les pragmatiques petites femmes ont fondé un parc d’attractions sur la thématique du miniature, qui fonctionne aussi grâce à leurs délicieuses pâtisseries alsaciennes. Richard est l’homme à tout faire de ce gynécée haut en couleurs et en drames. Mais il tombe amoureux d’une autre grande, et rien ne va plus. Le petit monde bien réglé de Tannenland devient comme affecté par la réalité…

Si le roman brille par son insolence, sa finesse psychologique, son humanité (on croise la maladie mortelle, un réfugié sans-papier...), il peut aussi déconcerter. On se perd vite dans les générations de Tannenbaum, malgré l’arbre généalogique en pointillés censé nous guider au début du livre. L’écriture sautillante et ultra-piquante ne manque pas de crudité : toutes qualifiées d’handicapées qu’elles sont, les héroïnes ont une sacrée libido à revendre. De fait, l’absence totale de pause ou de silence peut épuiser, de même que le droit au bonheur forcené, revendiqué envers et contre tout. Si vous êtes adepte du less is more, passez votre chemin. Si vous aimez la folie douce et les gâteaux, essayez !