Alors je m'en vais

A l’arrivée de son petit frère, que ses parents attendent tant, la toute nouvelle « grande » sœur s’en va. Elle veut se réfugier dans sa forêt, où l’attend le Gredin. Avec ce compagnon malicieux, elle se permet ce qui est interdit dans le réel : marcher dans la boue ou encore rouler dans les ravins. Arrivés au cœur de la forêt, une Bête sème la terreur. Les animaux effrayés craignent le pire. La petite veut se sauver comme eux, mais, trop grande pour se terrer, elle fait face.


Une trame simple et limpide pour surmonter une crise que les ainés connaissent bien « quand Bébé arrive, moi je m’en vais ». D’autres thèmes sont intéressants également : le thème du double qui déculpabilise et permet de franchir l’obstacle. Tout cela contribue à un modeste récit initiatique, finement illustré où l’enfant triste dans sa chemise trop vaste vit un temps de régression. Le bonheur de l’enfance est figuré par la ronde des animaux, idyllique. La Bête jaillit et détruit l’harmonie. Le cercle se reconstruit autour de la petite victorieuse, la crise est passée, elle peut rentrer. Un album d’une grande efficacité narrative. Sur un thème classique, une forme qui fait entendre sa petite musique originale grâce à une illustration joliment colorée et une héroïne qui fait un clin d’œil à Kitty Crowther.