On a supermarché sur la lune

Il s’agit là d’un journal intime, si intime qu’on a l’impression que c’en est un vrai, un récit où Rosa, élève de 3^e, jette ses mots comme ils viennent. Parfois ce sont des poèmes comme Homo apocalyptik, parfois ce sont des tournures poétiques percutantes, parfois encore ce sont les paroles de chansons qu’écrit Rosa. Elle est à fleur de peau, elle se cherche, entre copains et famille, et son journal accompagne sa mue, le temps d’une année scolaire.

L’écriture est inventive, enchaînant prose poétique et métaphores filées : « Je suis en mode avion. Avant la confirmation du mot de passe. Genre allumée mais pas connectée. Pas la peine de me chercher un code PIN. Un protocole IP. J’ai disrupté. C’est mon espace personnel. »

Un style qui fait de ce livre un objet à part : les images, le rythme parfois heurté, les phrases nominales, la musique des sons nous donnent à vivre les émotions de Rosa sans filtre et c’est d’autant plus fort.

L’écriture choisie donne un roman original, loin des habituels journaux intimes adolescents. Une fois qu'on a passé les premières pages, on oublie cette particularité, on plonge, on est dans la tête de Rosa.