Roule, Sasha !

Sasha a deux frères et, dans la famille, tout le monde aime le sport. Anton fait de la boxe, Dimitri de l’escalade et Sasha, lui, adore le handball ! Sasha apprécie aussi beaucoup la natation, mais il aime moins les remarques qu’il peut entendre sur sa bouée. C’est ainsi : dès que son handicap est pointé du doigt, Sasha a du mal à savourer l’instant. Le mieux, c’est à la maison, où personne ne le considère comme diminué sous prétexte qu’il est en fauteuil roulant. En plus, la maison est parfaitement bien conçue. Mais, dès qu'on franchit les murs de la maison, l’extérieur ne fait que renvoyer à Sasha son handicap : les rues ne sont pas adaptées, les gens l’observent, le questionnent… Le monde semble ne tourner qu’autour de son fauteuil.

Dans les premières pages, le handicap de Sasha n’est pas visible et le lecteur découvre ainsi un personnage tout en richesse et non réduit à une spécificité. La suite de l’album expose bien toute la problématique du handicap : ce dernier focalise trop souvent l’attention des autres, faisant disparaître la personnalité des individus. Aussi, la différence reste souvent mal perçue et source d’incompréhension. Les émotions de Sasha sont parfaitement bien retranscrites et le lecteur ne pourra que s’interroger sur le regard qu'il porte sur les autres et sur l’intégration des personnes en fauteuil roulant au sein de la société.

Voici un album intelligemment conçu et agréable à lire qui délivre un message nécessaire.