La cage du perroquet

Seul dans sa cage construite autour d’un arbre, le perroquet chéri d’un marchand oriental s’ennuie. Il est pourtant l’objet de tous les soins de son maître. Mais ni le spectacle de la mer, ni celui des enfants qui jouent ne le réjouissent. Pour être dorée, une cage n’en est pas moins une cage. Lorsque le marchand envisage de se rendre en Inde, il demande à toute la maisonnée quel souvenir chacun souhaiterait. Le perroquet quant à lui ne souhaite que transmettre un message à ses congénères éloignés « dis-leur que je suis seul dans une cage […] qu’ils aient une pensée pour moi ! ». Le voyage se passe à merveille. Le marchand s’acquitte de sa tâche auprès des perroquets indiens. En réponse à ses salutations, un perroquet tombe, raide mort, à ses pieds ! Choqué, le marchand rentre chez lui chargé de cadeaux et on voit un fils martyriser un éléphanteau, une fille manipuler une marionnette et une autre admirer de rutilants souliers. Au moment où il rend compte de sa mission, le perroquet s’effondre à ses pieds, mort !

Sylvain Alzial et Christophe Merlin adaptent ce conte oriental bien connu sur la liberté préférable à l’amour qui encage. Dans un Orient stylisé, en blanc, bleu, ocre, les comportements sont saisis par des petits détails presque caricaturaux. Le chat qui observe en silence, spectateur muet et peut-être intéressé à croquer le perroquet ou envieux de sa liberté ? Les points de vue, les architectures, les masses colorées combinent rigueur, vanité et liberté, fluidité. Une belle signature graphique pour un conte de sagesse.