Krine (Tome 1) : les pilleurs de cercueils

Hector Krine est détective privé. D’origine russe, il vit à Londres au 221 A, Baker Street. Il est donc le voisin d’un confrère très célèbre … A la fois cultivé et baroudeur, dandy et homme de terrain, Krine passe sa vie à poursuivre les méchants et à combattre le mal.
C’est qu’il a fort à faire, dans le Londres des années 1880, mais un Londres victorien décalé, que Stéphane Tamaillon installe dans une ambiance steampunk. L’on peut y croiser des véhicules étonnants, autocabs et autres locotubs, et une population singulière, très cosmopolite et contrastée. Les Grouillants, êtres hybrides qui ont dû fuir leurs pays où ils étaient persécutés, y ont trouvé refuge. Il n’est donc pas rare de croiser une goule ou un loup-garou dans une rue passante de la cité.
Pour l’heure donc, Hector Krine est fort occupé : il doit enquêter sur l’affaire d’Abney Park, le cimetière où l’on profane et vole des cadavres. Il est aussi accaparé par une autre affaire, plus personnelle. Hécate, son amour de jeunesse, a été tuée par un loup-garou, et son fils, Matthew est en danger. Qui tire les ficelles de cet imbroglio ? C’est ce que notre détective de Baker Street devra découvrir.
Décidément, la ville de Londres, celle de la fin du 19ème siècle, est un terreau fertile et inspire bon nombre d’écrivains. Stéphane Tamaillon est l’un de ceux-là, avec ce récit à la fois fantastique de SF, bien mené et bien rythmé. Son héros, Hector Krine, est un être charismatique et complexe et, au cours de ses pérégrinations citadines, il croise des personnages échappés de romans très célèbres, Sherlock Holmes bien sûr, Docteur Jekyll / Mister Hyde, Jack l’éventreur … Tout cela donne du piment au récit.
On trouvera en bonus à la fin de l’ouvrage une postface intitulée « Dans les coulisses de Krine » où l’auteur explique la genèse de ses personnages et les décors qu’il a utilisés. C’est une bonne idée.