Courir avec des ailes de géant

Enfant du milieu d'une fratrie de trois, Glenn adore plus que tout courir avec son père à travers Sidney, entre plages et ville. Lorsque son père décède d'un accident d'avion et que sa mère, d'origine française, décide de retourner à Toulouse chez ses parents, le jeune garçon ne dit rien, mais accuse le coup. Devant une mère inquiète, il n'a plus le droit de sortir courir et lui-même ne parvient pas à s'exprimer en français, langue qu'il connaît pourtant bien. Heureusement, son grand -père remarque sa détresse et décide de l'aider... Le deuil de Glenn va pouvoir commencer.

Avec un classicisme maîtrisé, Hélène Montardre invente une belle histoire, tragique, de transmission d'une passion entre générations. Les femmes y sont absentes, mais pas la sensibilité d'un petit narrateur qui s'exprime avec... ses pieds. Tout en naviguant d'une culture à l'autre, il va savoir tisser un lien certes de souvenirs de son père et de Sidney, mais un lien propre à le construire pour l'avenir. Minuscule détail, appréciation personnelle, j'ai trouvé que la narration en « je » enlevait paradoxalement à certaines occasions la tension du récit (par exemple lorsque Glenn n'arrive plus à parler français). Mais le lecteur ne retiendra pas cela, pas plus que l'énormité du cadeau offert à Glenn – un voyage à Sidney à l'occasion d'une course - : seul le parcours compte, et le courageux héros le vit avec intensité.