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Ni poupées ni princesses: 10 suggestions de lecture pour le 8 mars

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Ricochet vous propose une sélection de 10 ouvrages commentés par nos chroniqueurs et par les experts de la commission Filles & Garçons: tous les possibles 2018.

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1. J’aime pas la danse, de Stéphanie Richard et Gwenaëlle Doumont, Talents Hauts, 2015
Album, dès 5 ans

Elle n’aime pas la danse mais sa maman l’adore! Alors, tous les mercredis, l’héroïne enfile son tutu rose qui gratte et fait contre mauvaise fortune bon cœur: au cours de danse, elle s’efforce d’enchaîner les entrechats, arabesques et ronds-de-jambes… Mais tout ça est tout entortillé et peu élégant. Elle s’ennuie. Le jour du spectacle arrive: les gracieuses petites danseuses s’ébrouent dans la lumière. Mais lorsqu’elles s’élancent à l’unisson vers la gauche, l’héroïne rejoint la droite de la scène, sous les gloussements du public. Les rires des spectateurs lui font plaisir; alors, elle en rajoute pour les amuser et fait tout à l’envers: entrechats, arabesques et demi-pliés sont tout cabossés. Elle se régale!

Voilà une héroïne qui a du caractère et qui assume avec plaisir ses goûts différents: elle n’aime pas la danse et le fait savoir. Elle accepte courageusement son côté peu gracieux parmi les mignonnes danseuses et prend du plaisir à faire le pitre. Un modèle encourageant pour toutes les petites filles que les tutus roses qui grattent ne font pas rêver! Les illustrations, très drôles, et le texte très rythmé collent parfaitement à l’état d’esprit d’une héroïne au caractère bien trempé. Le tout donne un album humoristique et frais, à mettre entre toutes les mains, des petits garçons aux petites filles. (F/G)

J'aime pas la danse

2. Un rêve de liberté: 1965, le droit du travail des femmes, de Marion Le Hir de Fallois et Solenn Larnicol, Kilowatt, 2017
Album, dès 6 ans

Nous sommes le 20 septembre 1965. Les parents de Claire ont divorcé. Sa mère a été engagée comme médecin dans une petite ville où elle sera la première femme dans cette profession. Dans sa nouvelle classe, Claire est étonnée de découvrir que les élèves sont toutes des filles alors qu’à Paris les classes étaient mixtes. Heureusement, elle se lie d’amitié avec Sylvie, majorette qui rêve de devenir médecin tandis que sa mère rêve de devenir pâtissière, deux métiers exercés surtout par des hommes.

Cet album permet aux enfants de découvrir la situation des femmes dans la société du début des années 60. Les femmes mariées sont sous la tutelle de leurs maris. Elles n’ont pas le droit de travailler, ni d’avoir un compte en banque, sans leur autorisation. Bref, les femmes n’ont pas les mêmes droits que les hommes. Cependant, des changements s’amorcent.

Les illustrations à la gouache de ce documentaire-fiction racontent elles-aussi cette époque. On observera le style des coiffures ou celui des vêtements, les objets dans les appartements. Pour terminer, un cahier documentaire informe le lecteur sur les inégalités entre les femmes et les hommes. Une porte ouverte pour évoquer avec les enfants les avancées actuelles ou les inégalités qui persistent. (F/G)

Un rêve de liberté

3. Où sont passées les filles?, de Gabriele Sparwasser, Thierry Magnier, 2013
Album, dès 6 ans

Dany la teinturière, Gaby la tailleuse de pierre, Souad la patronne de bistrot, Anne-Marie la chauffeuse de taxi, Beate la luthière et Suzanne l’astronome, entre autres, parlent avec amour et humour de leur profession.

L’auteure brosse vingt portraits de femmes qui exercent un métier, du plus traditionnel – couturière – au plus prestigieux – astronome – en passant par l’un des plus genré – institutrice. Cette variété d’activités professionnelles, toutes présentées très positivement, devrait aider les filles d’aujourd’hui à s’identifier à certaines de ces femmes et à choisir un métier épanouissant pour elles sans a priori ni préjugés. Il faut remarquer que l’auteure choisit de féminiser les noms des professions présentées: on trouve, par exemple, une chauffeuse de taxi, ce qui renforce l’idée que ce métier est bien aussi ouvert aux femmes.

Les illustrations de cet album de format carré consistent en une quarantaine de linogravures à traits plutôt sombres, rehaussées de quelques taches de couleurs vives. Elles se présentent comme des devinettes d’Epinal dans lesquelles les lecteurs et les lectrices peuvent s’amuser à repérer, dissimulés dans les illustrations, les filles des travailleuses et un de leurs jouets égaré.

Une manière ludique de découvrir vingt métiers qui conviennent aux filles… et aux garçons. Et un bel hommage aux femmes qui exercent ces professions! (F/G)

Où sont passées les filles ?

4. Le zizi des mots, de Elisabeth Brami et Fred L., Talents Hauts, 2015
Album, dès 7 ans

 «Un jour, je me réveillerai et vivrai enfin dans un monde où le mot trampoline sera féminin.»

Nous avons souhaité, en guise d’introduction, reprendre cette citation de Simon Paquet placée en exergue de l’album, auquel elle donne le ton, citation exposant en outre la démarche intellectuelle qui a sous-tendu la réalisation de l’album. En texte et en images, Elisabeth Brami et Fred L. dévoilent ici au grand jour «un sexisme langagier, […] quotidien tellement discret, tellement sournois, tellement traître que tout le monde en est dupe, enfants et adultes». Dans sa préface, l’auteure poursuit et exhorte donc les lecteurs de l’album à s’interroger sur le genre des mots, et partant, sur le sens des mots. «Jugez-en. Le même mot désigne au masculin une personne mais au féminin un objet, voire un animal, ce qui donne: masculin=humain et féminin=machin!» Sur le modèle d’un imagier classique, les doubles pages de l’album illustrent ce propos en indiquant sur la page de gauche un mot de genre masculin et en illustrant sur la page de droite la version féminine de ce même mot. Si la méthode peut surprendre et faire sourire au début de l’album, où l’on découvre des duos inattendus comme «un charentais / une charentaise» ou celui d’ «un chauffeur / d’une chauffeuse», constater que ce fait linguistique et la chosification qu’elle entraîne systématiquement se répètent dans notre langage quotidien fait très rapidement grincer des dents et renforce la fibre féministe existant chez tout lecteur adulte. Pour ne pas vous agacer, on vous épargnera donc «le carabin / la carabine»…

Soulevant à la fois des interrogations très intéressantes sur la langue ainsi que des questionnements sur les genres, il est fort à parier que cet album intéressera les enfants. Les doubles pages aux illustrations très réalistes et colorées de Fred L., construites de manière ludique, comme dans une devinette, les interpelleront et les amuseront très certainement dans un premier temps. Eu égard au bon sens des enfants et à leur esprit d’à-propos, s’ensuivront des questions et débats avec les parents. Les jeunes lecteurs pourront d’ailleurs proposer à leur tour leurs propres double-pages ici.

Les éditions Talents Hauts publient ici un album au parti pris original et intelligent qui ne manquera pas de susciter la réflexion chez les petits comme chez les grands et fera sans nul doute avancer la question de l’égalité des sexes.
A découvrir également en prolongement de la lecture de cet album, La déclaration des droits des filles et La déclaration des droits des garçons rédigées par Elisabeth Brami et illustrées par Estelle Billon Spagnol. (HD)

le zizi des mots

5. Marguerite Yourcenar, l’académicienne aux semelles de vent, d'Achmy Halley et Tanguy Dohollau, A dos d’âne, 2011
Documentaire, dès 7 ans

Dans la collection «Des graines et des guides» des éditions A dos d'âne, voici Marguerite Yourcenar, l'académicienne aux semelles de vent. Un portrait de l'auteure  née à Bruxelles en 1903 et morte sur l'île des Monts Déserts aux USA en 1987 est rapidement brossé. Les deux auteurs de ce petit ouvrage soulignent le caractère très singulier de cette écrivaine: 1re femme élue à l'Académie française, grande voyageuse et grande amoureuse de la nature. C'est elle qui informa Brigitte Bardot de «l'horrible massacre des bébés phoques». Ce qui donna le départ d'une vaste campagne médiatique destinée à alerter l'opinion publique internationale. Très érudite, Marguerite Yourcenar a bien souvent trouvé son inspiration dans l'art, la philosophie et l'histoire, que ses textes soulignent la condition existentielle de l'homme et que son œuvre présente un caractère intemporel. Ce petit livre est là comme un signal d'alerte pour nous dire: attention, ne manquez pas les écrits de cette femme discrète et exceptionnelle, qui ne se lassait pas de répéter: «Il faut toujours résister.» (PP)

Marguerite Yourcenar

6. Malala, pour le droit des filles à l’éducation, de Raphaële Frier et Aurélia Fronty, Rue du Monde, 2015
Album, dès 8 ans

Malala Yousafzai est née en 1997, au nord du Pakistan. Ses parents se sont réjouis de la naissance de leur fille, en dépit de la coutume en vigueur au sein de leur communauté, et son père a décrété qu’elle aurait les mêmes droits que les garçons. Directeur d’école, il l’a toujours encouragée à apprendre. Lorsque les extrémistes de sa vallée ont fermé les écoles et interdit aux filles de se scolariser, Malala s’est exprimée publiquement contre cette injustice. Victime d’une tentative d’assassinat à l’âge de 15 ans, elle a survécu à ses très graves blessures. Elle vit aujourd’hui en Grande-Bretagne avec sa famille. Elle a été lauréate de nombreux prix, dont le prix Nobel de la paix en 2014. Depuis, elle ne cesse de militer pour le droit des filles à l’éducation.

Dans de belles gammes de couleurs, fuchsia, bordeaux, turquoise, bleu nuit et noir, l’album raconte la vie de cette enfant courageuse et engagée, devenue une personnalité historique malgré elle. En fin d’ouvrage, un dossier documentaire nous permet d’en apprendre davantage sur sa vie, son pays et les personnalités qui la guident. (F/G)

Malala

7. L’incroyable exploit d’Elinor, de Tami Lewis Brown et François Roca, Albin Michel Jeunesse, 2011
Album, dès 8 ans

Lorsque deux passionnés d’aviation se mettent ensemble aux crayons et aux pinceaux, cela donne un album passionnant, tant sur le fond que la forme.
La femme qu’ils nous racontent est Elinor Smith. Elle n’est pas seulement une héroïne de papier. Elinor, l’Américaine, est devenue une aviatrice, à force de ténacité, l’une de ces pionnières magnifiques, qui a prouvé aux hommes que les femmes étaient leurs égales.
«En 1917, aux Etats-Unis, les petites filles jouaient à la poupée, à la marelle, à la corde à sauter ou aux osselets… sauf Elinor, qui rêvait d’autres jeux. Elinor Smith était née pour voler.»
Ainsi commence notre histoire. Elinor, qui a la chance d’avoir des parents ouverts, fait son baptême de l’air à six ans, commence ses leçons de pilotage à dix ans et devient la plus jeune pilote des Etats-Unis en 1928. Elle a tout juste seize ans!
Mais cela ne lui suffit pas, elle doit s’imposer dans ce milieu dominé par les hommes qui ne la prennent pas au sérieux. Alors elle lance un défi: cette merveilleuse folle volante dans sa drôle de machine volera sous les quatre ponts de la ville de New York. Personne n’a jamais fait cela.
Pour écrire ce récit, Tami Lewis Brown, qui possède son brevet de pilote, a compulsé des centaines d’archives et a travaillé avec Elinor elle-même (décédée en 2010).
François Roca est à son aise avec ce sujet. Ses grandes images, entre ciel et terre, sont saisissantes. Il nous montre l’avion d’Elinor, qui ponctue le bleu du ciel d’un magnifique point rouge, la jeune fille accrochée aux haubans d’un pont newyorkais ou la statue de la liberté qui salue l’exploit de cette femme extraordinaire. Des images et des mots qui touchent, vraiment. (CG)

L'incroyable exploit d'Elinor

8. Rien n’arrête Sophie: l’histoire de l’inébranlable mathématicienne Sophie Germain, de Cheryl Bardoe et Barbara McClintock, Les éditions des éléphants, 2018
Album, dès 9 ans

Plus personne aujourd’hui n’ose prétendre que les filles ne seraient pas faites pour les mathématiques, ou vice-versa! Pourtant, on constate encore un vrai déficit de celles-ci dans les professions scientifiques de haut niveau. Comme si les vieilles croyances avaient la vie dure. Après tout, il n’y a pas si longtemps qu’on a reconnu le rôle majeur de Marthe Gautier ou même de Rosalind Franklin. C’est pourquoi il faut saluer la parution de ce formidable album, gai, coloré, chatoyant et plein d’espoir!

L’auteure Cheryl Bardoe dresse le portrait d’une femme peu ordinaire, porté par les illustrations très vivantes et expressives de Barbara McClintock qui font de cet album documentaire une pépite de l’histoire des sciences racontée aux plus jeunes.

Sous la Révolution française, Sophie Germain grandit dans une atmosphère protégée et bénéficie d’une éducation rarement autorisée aux filles, grâce à des parents acquis aux idées du siècle des Lumières. Mais il y a 200 ans, malgré les grands discours sur l’égalité et la liberté, celles-ci restent réservées aux hommes, et les filles doivent se préparer à devenir épouses et mères plutôt que scientifiques, exploratrices ou femmes politiques. Or cette Sophie-là s’intéresse particulièrement aux mathématiques, ce que déplorent ses parents sans parvenir à la dissuader de se lancer dans la recherche.

Sophie est sous le charme de la logique et de la cohérence: rien de magique, tout s’explique et surtout tout se mesure. Comme l’illustre Barbara McClintock, les chiffres l’habitent, la font vibrer, ses rêves sont peuplés d’équations, d'inconnues et de parenthèses. Ils débordent, explosent en formules colorées dans les doubles pages de l’album, «Oh, la belle rouge!», «Oh! la belle bleue!». L’inébranlable Sophie observe le monde qui l’entoure, réalise des expériences, calcule et recalcule. McClintock n’hésite pas à introduire des schémas, des illustrations extraites de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert dont Sophie a nourri son imagination et sa réflexion. Elle consacrera son existence à la recherche mathématique fondamentale et, dans sa grande sagesse, persévère jusqu’à ce que l’évidence l’emporte: McClintock l’imagine dansant sur les pavés avant de rédiger l’équation sur les schémas des vibrations. Et le monde des hommes de science reconnaît enfin son mérite! Le Grand Prix de l’Académie des sciences lui revient en 1816. Très vite, grâce à ses travaux, on réalisera des ouvrages qui défient la gravité, la tour Eiffel par exemple.

Alors, c’est vrai, Sophie ne se maria jamais et n’eut aucun enfant. Peut-être a-t-elle sacrifié sa vie sentimentale à sa passion des mathématiques, mais l’époque lui a-t-elle laissé le choix? L’histoire de Sophie Germain et sa remarquable mise en images par Barbara McClintock réussira sûrement à convaincre plus d’une petite fille que oui, l’avenir des filles passe par les maths! C’est dit! (VC)

Rien n'arrête Sophie

9. La ligue des super féministes, de Mirion Malle, La Ville brûle, 2019
Bande dessinée, dès 10 ans

Qu'est-ce que la représentation, le sexisme, l'amitié entre filles et la solidarité, le genre, l'identité sexuelle? Et qu'est-ce que le consentement, les privilèges et l'intersectionnalité? Pourquoi l'écriture inclusive? Et le test de Bechdel, qu'est-ce que c'est que ça? Dans La ligue des super féministes, Mirion Malle aborde tous ces sujets, les explique dans de courts chapitres, les décortique – non sans humour – et les met à la portée des plus jeunes dès 10 ans!

Dans le livre, Mirion Malle – on la reconnaît à sa mèche rose dans les cheveux – s’adresse à deux enfants, un garçon et une fille, et leur démontre qu’il existe des inégalités entre les filles et les garçons. Elle prend des exemples concrets, notamment issus de la pop culture. Ainsi, on ne peut incarner un personnage féminin dans le jeu vidéo Pokémon que depuis quelques mois! Pourquoi les filles incarnent-elles le plus souvent des rôles de princesses et pourquoi pas des rôles de chevalières ou d'aventurières? Mirion Malle ne dénigre pas le fait d'aimer les histoires de princesses, mais elle montre que les filles ne devraient pas avoir de limites dues à leur seul sexe.

Au cours de la BD, Mirion Malle explique clairement le test de Bechdel, l'écriture inclusive, le consentement et les privilèges sous la forme d'une page concise et précise. L’autrice parle de la nécessaire solidarité entre les filles: «On n’est pas obligées d’aimer toutes les filles comme individus mais c’est important de se soutenir comme groupe pour mieux résister!». Il est salutaire de trouver un tel discours dans la littérature! Elle aborde l'intersectionnalité, un sujet rarement traité de manière générale. Mais surtout, elle montre tout au long des pages la diversité de la société. Mirion Malle met en scène des personnes blanches et de couleur, des personnes grosses et d’autres minces, des personnes avec des coupes afro et d’autres qui sont voilées. Elles parle des hétéros mais aussi des homosexuels. Elle met en lumière le fait qu'il existe des groupes de personnes qui en dominent d'autres, et ce selon des critères parfaitement arbitraires. «Les Blanc.he.s ont utilisé des théories racistes qui disaient que les personnes non-blanches étaient inférieures pour justifier l'esclavage et l'exploitation des peuples dans les pays colonisés d'Afrique par exemple. Ces théories sont fausses et n’ont aucune base scientifique: il n’y a qu’une race humaine. Pourtant, aujourd’hui, les Blanc.he.s sont toujours avantagé.e.s et privilégié.e.s!».

Le ton de Mirion Malle est direct et décomplexé tant au niveau du texte que des illustrations. La ligue des super féministes est une bouffée d'air frais dans le paysage de la BD jeunesse et on peut conseiller le livre dès 10 ans, aux filles bien sûr, mais aussi aux garçons. En effet, Mirion Malle ne veut exclure personne et les adultes trouveront également leur compte dans cette lecture! C'est une BD au ton vif et dynamique, c'est une BD engagée qui permet d'y voir plus clair et de mieux comprendre des sujets essentiels à un âge où les stéréotypes s'ancrent déjà dans les comportements. Car c'est en éduquant, en expliquant que les commentaires et les violences sexistes pourront diminuer. Mirion Malle invite à aiguiser son regard, à être plus critique et tolérant, à coopérer aussi, et ce, dès l'enfance... La lecture de cette BD peut aider à modifier des réflexes ancrés dans les esprits depuis longtemps. (GF)

La ligue de super féministes

10. Histoires du soir pour filles rebelles: 100 destins de femmes extraordinaires, d'Elena Favilli et Francesca Cavallo, Les Arènes, 2017
Documentaire, dès 10 ans

Ce recueil rassemble des récits «non-fictifs créatifs» consacrés à des femmes, contemporaines ou du passé : mathématiciennes, espionnes, architectes, cheffes d’armée, pirates, etc. Elles ont pris en main leur destin en s'opposant à l'avis d'une majorité. Chaque double page présente le même schéma: à gauche, la courte histoire d’une femme d’exception et, à droite, son portrait accompagné d'une citation. 

Ces récits créatifs n’ont pas d’autre prétention que de susciter l’admiration pour des modèles d’opiniâtreté, de courage, d’inventivité, de liberté à contre-courant d’une pensée dominante selon laquelle la renommée et la réputation d’exception seraient l'apanage des hommes. Le recueil n’est pas une encyclopédie, donc, mais un ensemble de courts récits, inspirés de faits réels, toujours orientés vers un dénouement heureux grâce à l'accomplissement de soi, même dans l’échec.

La lecture par un parent, à son fils ou à sa fille, de ces récits de femmes illustres ne manquera pas de susciter des discussions. Quelques recherches sur Internet permettront de trouver des réponses si un portrait paraît trop succint ou étrange. Lirait-on aujourd'hui les récits tirés du De viris illustribus avec le même élan? Quelle allure aurait l’histoire de Rome réécrite au féminin? (F/G)

Histoires du soir pour filles rebelles


Les avis de lectures ont étés rédigés par les rédacteurs de Ricochet Véronique Cavallasca (VC), Hélène Dargagnon (HD), Gaëlle Farre (GF), Catherine Gentile (CG), Pascale Pineau (PP) et les experts de la commission Filles & Garçons: tous les possibles 2018 (F/G).